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2009 crise du lait = 200€ Tonne

6 Février 2014 , Rédigé par jr Publié dans #vie d'autrefois

Filière laitière : les « fermes usines à lait » menacent l’avenir des producteurs européens

Agnès ROUSSEAUX

09 / 2009

Des « fermes-usines à lait », produisant quatre fois plus que la moyenne nationale actuelle, avec des vaches gavées au soja, au maïs et aux compléments énergétiques. C’est le modèle que défend actuellement la Commission européenne. Un modèle anti-social et anti-écologique. En pleine crise du lait, des milliers de producteurs se mobilisent pour sauver leurs exploitations. Et tenter, peut-être, d’infléchir le scénario du pire.

www.d-p-h.info/images/photos/8192_lait.jpg

Un « plan d’éradication des paysans ». C’est ainsi que René Louail, agriculteur et porte-parole du syndicat Via Campesina, qualifie les décisions européennes, et notamment celles de Mariann Fischer Boel, commissaire à l’agriculture. Car la crise qui frappe les producteurs laitiers était prévisible de longue date. Elle est un avant-goût de ce qui attend les agriculteurs d’ici quelques années, avec la fin des quotas laitiers. Elle est l’aboutissement d’une politique agricole sciemment menée. Avec un objectif : la restructuration de la filière. Un moyen : l’élimination des plus fragiles. Et un horizon : une production sans régulation dans un système concurrentiel, où seuls les plus forts s’en sortent…

Imaginez… nous sommes en 2025 : en 15 ans, les deux tiers des producteurs de lait ont disparu en France. La moitié de ceux qui restent ont plus de 50 ans. Les exploitations produisent un million de litres de lait par an, soit 4 fois plus que la moyenne française actuelle. Elles sont regroupées dans quelques régions, au plus près des ports d’importation de soja, et fournissent des industries agroalimentaires avec qui elles sont liées par contrat. Les vaches ne connaissent même plus la couleur de l’herbe, elles sont nourries au maïs et au soja, produits de manière intensive en France ou importés des États-Unis et du Brésil.

Le scénario du pire

Ce paysage pas très réjouissant, c’est le scénario qui se dessine aujourd’hui en Europe, et que la crise actuelle vient confirmer. Nous sommes passés en France de 385 000 exploitations laitières en 1984 à 90 000 en 2009, et les estimations les plus optimistes tablent sur 30 000 en 2025. Cette réduction drastique, c’est la voie qu’a choisie la Commissaire européenne chargée de l’agriculture et du développement rural. Un modèle de concentration déjà mis en place dans son pays d’origine, le Danemark. Pour faire face à la crise laitière, Mariann Fischer Boel n’a rien trouvé de mieux que de proposer une sorte de « prime à la casse ». Le principe est très simple : permettre le maintien des producteurs laitiers « qui ont investi et (d’)aider ceux qui veulent quitter le secteur ». L’Union européenne, au lieu de jouer son rôle de régulation de la production, préfère distribuer des primes pour inviter les agriculteurs à changer de métier.

Des aides à la reconversion ou des primes, Ronan Guernion n’en veut pas. Ce jeune producteur de lait de 23 ans est en grève pour réclamer des prix rémunérateurs. En 2008, il a repris la ferme de ses parents, à Tonquédec en Bretagne. Pour lui, pas question de maintenir une agriculture sous perfusion. « Je reçois 11.000 Euros de primes par an, quasiment mon salaire. Sur ma commune certains reçoivent 40 à 50.000 Euros. On souffre de cette image de « bouffeurs de prime », alors qu’on n’en aurait pas besoin si les prix étaient mieux régulés. Sauf que ça arrange tout le monde de maintenir ce système… ». Aujourd’hui il est dans l’impasse. Avec 40 vaches laitières, un quota de 262 000 litres par an, et des prêts sur 15 ans contractés pour la mise aux normes de l’exploitation, il lui faudrait des prix à 280 Euros/tonne de lait pour pouvoir gagner l’équivalent du Smic. Si le cours du lait ne remonte pas, il sera contraint au dépôt de bilan. La grève lui coûte cher, avec 200 euros de lait invendu par jour. Mais il a choisi de suivre l’appel lancé par l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli), qui demande le maintien d’une forme de régulation.

Une crise structurelle

La régulation, cette crise en montre la nécessité. Car elle est le résultat de la gestion catastrophique des années passées. En 2007-2008, de mauvaises récoltes en Australie et Nouvelle-Zélande ont fait baisser la production et augmenter les prix mondiaux. Les producteurs européens ont alors été autorisés à produire au-dessus de leurs quotas. Résultat de cette année « sans quotas » : la chute des prix actuelle et des montagnes de beurre et de poudre de lait en stock.

Cette situation risque de se reproduire régulièrement. Les quotas laitiers, utile instrument de régulation instauré en 1984, seront supprimés en 2015. D’ici là, la Commission européenne a décidé d’augmenter les quotas de 1% par an. Une mesure en complet décalage avec le marché. L’objectif est de faire baisser les prix, au moment de la transition entre les deux systèmes, pour que les États n’aient pas à rembourser les quotas accordés aux paysans (un peu comme une licence d’exploitation que l’État devrait racheter s’il abolit le système).

Des fermes-usines à lait

Ces orientations traduisent une vision restreinte de l’agriculture et de ses missions. A raisonner en terme de marché, on oublie le maintien de l’emploi en milieu rural, la sécurité alimentaire, l’aménagement du territoire, les impacts sanitaires, mais aussi les équilibres et les enjeux mondiaux. « Comment peut-on continuer, pour nourrir les vaches, à importer des protéines venant de l’autre bout du monde ? », s’indigne René Louail. « C’est un non-sens écologique. Comme diminuer le nombre de prairies alors qu’elles permettent la fixation de carbone, dans un contexte de réchauffement du climat. Ou de promouvoir un système agricole qui provoque le départ de 50 millions de paysans chaque année dans le monde. Des paysans, sans emploi, qui viennent grossir les mégalopoles, à l’heure où le défi alimentaire est primordial ».

Promouvoir une production intensive, dans des « fermes-usines à lait », « à base de soja importé, d’engrais, de vaches turbo vite remplacées sans jamais avoir pâturé », gavées de compléments énergétiques… c’est le comble du cynisme, pour Via Campesina, à quelques mois de la conférence sur la climat de Copenhague. Pour eux, la Commission européenne défend un système « vorace en énergie, en transport, et qui rend l’Union Européenne dépendante d’importations ». Quant à Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture, il fait preuve d’une grande « désinvolture » : il a rallié 19 pays européens favorables à une régulation, pour au final proposer l’option de la contractualisation pour remplacer les quotas. Des contrats producteurs-industriels, qui seraient passés « sous le contrôle des autorités publiques » afin de protéger les éleveurs.

Un cadeau pour les industries agro-alimentaires

Une proposition qui ne satisfait pas Ronan. « Pour nous, c’est de l’intégration, c’est comme si nous étions salariés des coopératives. Tout vendre et acheter à une même coopérative, qui s’arrange toujours pour qu’il y ait un peu de surproduction pour faire baisser les prix. Imaginez que vous soyez obligés toute votre vie de faire tous vos achats dans une seule grande surface, sans rien pouvoir dire quand les prix augmentent… » Un cadeau aux entreprises agroalimentaires… alors que la transparence de la filière est une fois de plus remise en cause. La baisse des prix du lait et des produits laitiers en 2008 (-39% pour le beurre, -18% pour le fromage, -31% pour le lait, -49% pour le lait en poudre) n’a été que peu répercutée sur les prix à la consommation (baisse de 2% selon la Commission européenne). On peut imaginer ce que donnerait une contractualisation avec le rapport de force actuel…

Ronan se bat pour obtenir des prix autour de 400 euros par tonne (mille litres). « Même si ce n’est pas pour tout de suite, on veut un système qui permette d’aller vers cet objectif ». Il rêve du modèle canadien, où les producteurs vendent 94% de leurs quotas sur un marché intérieur très protégé, à 450 euros la tonne - soit le double de la France. Les 6% de quotas restants peuvent être exportés, mais aux prix mondiaux. Un choix politique bien différent. Entre 2006 et 2008, 334 000 exploitations laitières ont disparu en Europe. Une disparition calculée et organisée.

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1000 vaches

5 Février 2014 , Rédigé par jr Publié dans #1000 vaches

1000 vaches : Ramery fait un pas en arrière mais reçoit le renfort de la FDSEA

Michel Ramery a décidé de procéder, ce mercredi 5 février, au démontage du bâtiment non conforme au permis de construire initial de la ferme des 1000 vaches. Le jour même, il reçoit le renfort des éleveurs de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs. 

Drucat, Ferme des 1000 vaches. 5 février 2014

Drucat, Ferme des 1000 vaches. 5 février 2014

 

Rendus prudents par des rafales de vent qui atteignaient par moments 80 kilomètres heures sur les hauteurs d’Abbeville, solidement assurés, trois hommes s’employaient ce mercredi 5 février au matin à dévisser une à une les tôles qui couvrent le hangar à paille de la Ferme des 1000 vaches. Une opération menée avec toutes les précautions nécessaires à un remontage ultérieur. Au cours des jours précédents, la paille qu’il couvrait avait été retirée, mise à l’abri sur une autre partie de l’exploitation. Ce hangar a fait l’objet d’une vive polémique au cours des dernières semaines. Débordant d’une vingtaine de mètres dans une zone archéologique identifiée à l’occasion de fouilles préalables au chantier, il n’était pas conforme au permis de construire initial déposé par l’entrepreneur-agriculteur. Les services de la préfecture d’Amiens avaient demandé son démontage. Deux possibilités s’offraient alors au promoteur : contester cette demande en justice, arguant du dépôt d’un permis de construire modificatif. Ou démonter, sans livrer bataille.

Démontage du hangar à paille. Ferme des 1000 vaches. 5 février 2014

Démontage du hangar à paille. Ferme des 1000 vaches. 5 février 2014

 

En répondant ainsi favorablement à la demande des services de l’Etat, l’objectif des équipes de Michel Ramery, le porteur de ce projet d’exploitation agricole XXL, était d’offrir des gages aux juges du Tribunal Administratif d’Amiens qui doit les entendre en audience dans dix jours. En effet, l’association Novissen, la Confédération Paysanne, L124 et Picardie Nature ont conjointement déposé un recours en annulation du permis de construire initial de la Ferme des 1000 vaches, invoquant des irrégularités de fond et de forme.

Drucat. Ferme des 1000 vaches. 5 février 2014

Drucat. Ferme des 1000 vaches. 5 février 2014

 

Le syndicat agricole majoritaire s’engage pour défendre l’élevage dans le département de la Somme

Dans cette tourmente, Michel Ramery reçoit aujourd’hui, contre Novissen, un soutien longtemps attendu : celui de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs de la Somme. Ceux-ci invitent à une conférence de presse, demain, une heure tout juste avant le début de la réunion publique organisée à Abbeville, Salle des Carmes, par les opposants au projet. Dans un communiqué publié en début d’après-midi ce mercredi, ils lancent une autre mobilisation : « Des nuisances, des épidémies, des problèmes environnementaux, des animaux maltraités… au-delà du combat de riverain, la communication de l’association Novissen jette un profond discrédit sur tous les éleveurs du département. Le combat des éleveurs ce n’est pas celui des 1000 vaches, c’est celui des 1000 fermes ! Arrêtez ! Arrêtez de stigmatiser l’élevage. Arrêtez de liguer la population contre les éleveurs et contre tout projet. »

Michel Ramery.

Michel Ramery.

 

Le projet dit des 1000 vaches a été ramené administrativement, à 500 laitières et leur suite par l’autorisation d’exploitation accordée l’an dernier par les services de l’Etat. L’opposition locale, l’association NOVISSEN (acronyme de Nos Villages Se Soucient de leur ENvironnement) a trouvé, au fil des mois, un relais national auprès de la Confédération Paysanne pour tenter d’enrayer la construction des bâtiments. Les militants de la Conf’ sont intervenus à deux reprises sur le chantier pour en ralentir les travaux. Dans leur dernière action, ils se sont enchainés aux piliers de l’étable en exigeant des entrevues à Paris.

Ferme des 1000 vaches, la grande étable. 5 février 2014

Ferme des 1000 vaches, la grande étable. 5 février 2014

 

Ils ont obtenu des rendez-vous auprès des ministres de l’écologie et du Logement, Philippe Martin et Cécile Duflot. A la sortie de  ces deux entretiens, des propos, non démentis de la part du gouvernement, laissent penser que le projet de super étable ne convient ni à l’un ni à l’autre de ces ministres. Le méthaniseur agricole d’une puissance de 1,3 mégawatt n’emporte pas plus leur adhésion. Pourtant, dans le même temps, le ministre de l’Agriculture réaffirme l’importance de la production d’énergie renouvelable à partir des déjections animales. En déplacement à Saint-Brieuc la semaine dernière au Salon Biogaz, Stéphane Le Foll réaffirmait son soutien à la filière : « Il était temps que la France rattrape le retard pris en matière de méthanisation. Fin 2012, il y avait 90 méthaniseurs à la ferme dans notre pays. Il y en a aujourd’hui plus de 140. C’est une progression de plus de 50 % en un an, qui montre qu’une vraie dynamique est engagée, que nous avons une filière en plein décollage. Nous sommes sur la voie que j’avais fixée, celle d’atteindre 1000 méthaniseurs agricoles d’ici 2020″.  Ces positions divergentes au sein du gouvernement brouillent le message  et amènent un peu plus d’incertitudes sur le devenir de l’élevage laitier en France avec en toile de fond la perspective de la disparition des quotas laitiers en mars 2015.

  https://twitter.com/FDSEA80/status/431064199335129088/photo/1

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suède, paturage obligatoire

4 Février 2014 , Rédigé par jr Publié dans #paturage

 

En Suède, le pâturage est obligatoire durant au moins trois mois, et c'est vérifié. Il y a encore 9-10 ans, le fermier travaillait comme cela lui plaisait. A présent, il y a des tas de contrôleurs qui viennent à la ferme pour voir si le fermier travaille comme il se doit, selon eux..., affirme le producteur laitier.

 

 

http://www.sillonbelge.be/article/un-%C3%A9leveur-laitier-su%C3%A9dois-choisi-dautomatiser

 

Une main-d'oeuvre coûteuse

Thomas Kumlin: l'agriculture suédoise trouve très difficilement de bons ouvriers et ils sont en outre chers. Un ouvrier qualifié revient entre 18 et 20 euros par heure. Ce qui explique l'option pour l'automatisation.

GED

http://www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/Regions/CentreduQuebec/INPACQ%202012-2013/Conferences_INPACQLaitBio/Commentallierrobotsdetraiteetvachesaupaturage.pdf

http://www.ciwf.fr/rapports/vache/vie-dune-vache-laitiere/

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1000 vaches

30 Janvier 2014 , Rédigé par jr Publié dans #1000 vaches

 

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Le Champ Dolent

30 Janvier 2014 , Rédigé par jr Publié dans #loisirs divers

 

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1000 vaches

29 Janvier 2014 , Rédigé par jr Publié dans #1000 vaches

    Drucat 1000 vaches : l'Etat intime l'ordre à Ramery de démonter son bâtiment !

Victoire pour Novissen et La Confédération Paysanne, l'Etat a donné raison aux associations en demandant à Michel Ramery de démonter son bâtiment.

Dernière mise à jour : 23/01/2014 à 14:28

 

Lors d'un face-à-face entre les promotteurs de la ferme et les membres de Novissen

Lors d'un face-à-face entre les promotteurs de la ferme et les membres de Novissen Les membres de Novissen et de la Confédération Paysanne sont “sur un petit nuage” ! Ils ont semble-t-il gagné la lutte qu’ils menent depuis plus de deux ans contre le projet de la “ferme-usine des 1000 vaches”.

 

Le secrétaire de Novissen Marc Dupont vient de confirmer le dernier rebondissement en date : “Laurent Pinatel de la Confédération Paysanne, Michel Fkoury, président de Novissen et notre avocat Grégoire Frison ont été reçus par le chef de cabinet de Cécile Duflot qui est également passée. Et bilan : l’Etat intime l’ordre à Michel Ramery de démonter tous les bâtiments non conformes au permis initital !”

Le promoteur va donc devoir démonter l’immense bâtiment qui était censé accueillir le millier de vaches, sous réserve d’un appel. Et Marc Dupont de préciser : “M. Ramery devra ensuite attendre 3 mois après la démolition pour présenter un nouveau permis de construire”.

Ce jeudi 23 janvier à 15h, Novissen rencontrera Nicolas Dupont-Aignan (président de Debout La République) en mairie de Drucat.   

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Northern Victoria, Australia.

23 Janvier 2014 , Rédigé par jr Publié dans #Bovins

 

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fumier chaleur eau

21 Janvier 2014 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

À Chéméré, le fumier produit chaleur et électricité

Loire-Atlantique - 24 Octobre 2013

Nadine BOURSIER.

Agriculteur à Chéméré, Gérard Guilbaud vient d'installer une unité de méthanisation. À partir des déjections animales, elle produit de l'électricité et chauffe les poulaillers et la maison de l'éleveur.

 

L'initiative

C'est quoi la méthanisation ?

C'est un processus naturel biologique de dégradation de matière organique en absence d'oxygène. Il produit du biogaz (principalement du méthane) qui sert de combustible à un cogénérateur qui produit de l'électricité vendue à EDF. La méthanisation peut se réaliser en voie sèche (à partir de fumier solide) ou en voie humide (à partir de lisier). La méthanisation à la ferme en voie sèche est assez innovante. Marc Giraudet, éleveur de taurillons à Touvois, est l'un des premiers en France à l'expérimenter, dans des garages en béton, depuis mars dernier. Il est suivi aujourd'hui par Gérard Guilbaud à Chéméré. Les deux unités ont été conçues par Méthajade.

Pourquoi cet agriculteur s'est-il lancé dans la méthanisation ?

« Je cherchais l'autonomie en énergie et pour la fertilisation. Il s'agit aussi de préparer l'avenir », explique Gérard Guilbaud, éleveur de 140 bovins et de 33 600 volailles à Chéméré. Il y a dix ans il avait déjà installé une éolienne qui servait au pompage de l'eau. « Il faut être un peu militant pour se lancer... », confie cet administrateur de Terrena, porteur du projet « agriculture écologiquement intensive. » « C'est une diversification économique intéressante », explique Pierrick Michel, délégué territorial à la Chambre d'agriculture.

D'où vient la matière organique qui produit du méthane ?

Le projet mutualise cinq plans d'épandages dans un rayon de 2 km. Quatre agriculteurs apportent du fumier de vaches et de porcs. Et ils reviennent quelques jours plus tard chercher leur « digestat », résidus de la méthanisation. Celui-ci leur sert de fertilisant. Il est en partie « hygiénisé » et désodorisé. Mais il n'est pas encore reconnu par la réglementation comme produit normé. Gérard Guilbaud récupère aussi de la menue paille, généralement éparpillée sur les champs, et 600 tonnes de déchets verts de la communauté de communes Coeur Pays de Retz.

Comment ça marche ?

L'unité de méthanisation est un bâtiment rectangulaire dans lequel il y a quatre garages en béton de 12 m de profondeur, 6 m de large, chauffés au sol par du plancher-chauffant de maison. « Il monte le fumier en température à 38° C, explique l'agriculteur, propriétaire de l'unité. Du percolat (jus issus des plateformes et silos de l'exploitation) est aspergé par le haut sur le mélange fumier-déchets verts. Le mélange macère pendant 60 jours environ. Cela produit un gaz, qui servira ensuite à faire tourner le moteur d'un cogénérateur pour produire de l'électricité. Ce moteur chauffe également de l'eau qui va chauffer les garages, notre maison et le poulailler. » Le cogénérateur sera mis en marche la semaine prochaine. Le premier garage a démarré le 20 août.

Est-ce rentable ?

Au départ, ils étaient une quinzaine d'agriculteurs à y réfléchir. Finalement, Gérard Guilbaud a investi seul. L'investissement total s'élevait à 720 000 €. L'agriculteur est aidé à hauteur de 50 % par l'Ademe et la Région. « On avait fait le calcul, le temps de retour sur investissement était de 7 ans avec 30 % de subvention », note l'agriculteur.

Le biogaz produit alimente un moteur de 55 kW électriques et de 75 kW thermiques. L'électricité est injectée sur le réseau ERDF. Pour l'instant, la chaleur alimente les deux poulaillers de 800 m2 de l'exploitation, la maison des exploitants ainsi qu'un local de vente à la ferme.

Le tarif de rachat de l'électricité produite dépend de l'utilisation de la chaleur. Il y a un prix de base : 13 centimes le kW environ. Mais c'est la prime à la valorisation des déchets et la prime à la chaleur qui font la rentabilité de l'installation

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