Bayrou : « Sarkozy indigne d’être un chef d’État »
En déplacement à Alençon, dans l’Orne, François Bayrou a vivement réagi jeudi aux propos que Nicolas Sarkozy a tenus dans le Figaro magazine. « L’annonce par Nicolas Sarkozy d’un référendum sur les droits des chômeurs est une idée pernicieuse qui montre à quel point le pouvoir est aux abois », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « C’est pernicieux, inacceptable, dangereux, indigne de ce que doit être un chef d’État. »
Pour Bayrou « L’annonce par Nicolas Sarkozy d’un référendum sur les droits des chômeurs est une idée pernicieuse qui montre à quel point le pouvoir est aux abois. » Et d’ajouter : « C’est pernicieux, inacceptable, dangereux, indigne de ce que doit être un chef d’État. » Depuis 2009, et la publication de son essai intitulé Abus de pouvoir, jamais le candidat du MoDem ne s’était montré aussi sévère envers le président de la République. « Cibler les chômeurs, en faire un sujet d’affrontement comme si les chômeurs étaient le problème et pas l’absence d’emplois, est une perte inacceptable de sens de responsabilité », lance encore le leader centriste. Celui qui croit toujours qu’il sera au second tour enfonce le clou : « La droite républicaine française et les modérés qui se réclament du centre ne peuvent soutenir plus longtemps une démarche politique qui fait courir de si grands risques à la société française et à l’unité du pays. Il suffit de lire cette proposition pour voir l’état de désarroi dans lequel doit se trouver le pouvoir pour en arriver à des propositions aussi éloignées de ce que doit être normalement l’attitude d’un homme d’état et d’un président pour la France. » Une analyse sans concessions conclue par un verdict tout aussi critique : « Ça contredit tout ce que le gaullisme a été. Je suis absolument certain que des gens marqués par le christianisme social ne peuvent accepter ça. » Francois Bayrou était tranquillement en train de finir de déjeuner au restaurant universitaire d’Alençon-Damigny lorsqu’il a fait venir les journalistes pour lancer cette charge. On disait qu’il ménageait Nicolas Sarkozy, voilà un démenti cinglant. Le « troisième homme » du scrutin de 2007 accuse : « Nicolas Sarkozy pense qu’une élection présidentielle se joue sur les passions les plus négatives. Je ne vois pas où cette dérive s’arrête. Je n’aurais pas imaginé ça (…) Prendre le risque de mettre un pays à feu et à sang sur la question de ceux qui sont au chômage, il faut être dingue! On est parti dans le dérapage. » Le candidat du MoDem qui avait déjà dit que la mise en place du programme de François Hollande serait « catastrophique » tape cette fois-ci fortement sur Nicolas Sarkozy. Et persiste : « J’ai l’intention de gagner. »