Les propositions du groupe PAC 2013
Marc Dufumier, membre du Comité de veille écologique de la Fondation Nicolas Hulot témoigne.
Le Groupe PAC 2013 est composé de 15 organisations de développement durable et de protection de l’environnement, de solidarité internationale et d’agriculteurs. Il travaille depuis mars 2008 à l’élaboration de propositions tenant compte des nouveaux défis que la réforme se doit d’intégrer
Les six éleveurs exclus du salon de l'élevage de Rennes réintégrés
Les organisateurs du salon international de l'élevage de Rennes (SPACE), dont la 24e édition doit se tenir du 14 au 17 septembre, ont fait part samedi de leur décision de réintégrer les six éleveurs qui en avaient été exclus en raison de leur «attitude» lors de l'édition 2009.
Il était notamment reproché à ces six éleveurs membres de l'Apli (Association des producteurs de lait indépendants) d'avoir «appelé à la grève du lait» dans un message qu'ils avaient lu pendant le concours Prim'Holstein, a rappelé Paul Kerdraon, commissaire général du salon. Lors d'une réunion début juillet, les éleveurs concernés ont été entendus par les organisateurs du concours dont ils avaient été exclus et «ont exprimé leurs regrets», a assuré M. Kerdraon.
Ce n'est pas le lieu pour les revendications
Selon M. Kerdraon, le président du Space Jean-Michel Lemétayer -par ailleurs président de la FNSEA- a rappelé durant la réunion que «tous les ans, une catégorie d'éleveurs avait une bonne raison de manifester» mais que le Space «n'était pas le bon lieu pour les revendications». «Les éleveurs l'ont compris», a affirmé le commissaire général.
L'édition 2009 du Space s'était déroulée dans un climat tendu, quelques jours après le lancement d'un mot d'ordre de grève du lait contesté par la FNSEA
100.000 hectares en 2012
Avant d’investir en Amérique du Sud, Charles, frère aîné du romancier, Frédéric, veut doubler à 100.000 hectares en 2012 la taille de son empire dans l’ex-république soviétique.
Avec ses faux airs de Largo Winch, on s’imaginerait Charles Beigbeder visitant ses kolkhozes ukrainiens en hélico, n’y passant que quelques minutes avant de repartir pour une destination secrète. Perdu! C’est en minibus qu’il se rend, avec son équipe, dans la ferme de 8000 hectares de Gloukhov, à 350 km de Kiev, écoutant, questionnant, prenant le temps de prendre en photo les champs de blé avec son portable.
Pourtant, comme le héros de bandes dessinées, Charles Beigbeder conduit ses affaires au pas de charge, hussard à la conquête de l’Ukraine. «Son regard extérieur lui permet d’entreprendre des choses impossibles à nos yeux. Il fonce sans arrière-pensées. Croître de 45.300 hectares en trois ans en Ukraine, avec une petite équipe, pour nous, c’était inimaginable!», explique son homme de terrain, Charles Vilgrain, jeune président du directoire d’AgroGénération qui loue désormais les terres de six kolkhozes en Ukraine. Charles Beigbeder en est, avec son associé Alain Mallart, actionnaire de référence. Ils misent sur la hausse nécessaire de 70% de la production agricole prévue par la FAO, pour nourrir la population mondiale d’ici à 2050.
Rien n’est trop beau pour conquérir le grenier à blé de l’Europe sous-exploité: dans la cour du kolkhoze de Gloukhov un énorme Case-IH Steiger articulé, huit roues, 535 chevaux, illustre la démesure de l’exploitation de 8000 hectares. Avec son réservoir de 1000 litres, il peut tourner inlassablement en «trois-huit» pendant les moissons. «L’effet de taille est l’une des clés du succès, assure Alexandre Joseph, directeur financier d’AgroGénération. Le parc motorisé est en moyenne quatre fois plus important qu’en France, mais la superficie 100 fois supérieure.»
Ces fermes n’ont pas été choisies au hasard. L’hygrométrie optimale coïncide avec les très fertiles terres noires, le tchernoziom, dont la couche d’humus est si épaisse qu’elle dispense des coûteuses installations d’irrigation. À Gloukhov, pas de profonds sillons: des disques griffent la terre. Cette méthode plus douce pour l’écosystème est également bonne pour les comptes : «Les économies de carburants et de produits phytosanitaires réalisées permettent une amélioration de 30 à 50% de la marge», assure Alexandre Joseph. «L’optimum est à 53 quintaux équivalent blé à l’hectare», précise Charles Beigbeder. Aujourd’hui, les exploitations sont proches de 43 quintaux, soit près de l’équilibre financier.
Pas d’impôts sur les sociétés agricoles
Depuis le début de l’aventure, l’ensemble des activités a nécessité un investissement total de 30 millions d’euros (Silo, matériels…). Les analystes espèrent un bénéfice pour le quatrième exercice, en 2011. Pour l’exercice en cours le groupe ne devrait pas être si loin de l’équilibre. Particularité locale: en Ukraine pas d’impôts sur les sociétés agricoles, ni de TVA. Pour s’implanter, AgroGénération s’est appuyé sur l’expérience du groupe agri-industriel français Champagne Céréales auquel il vend désormais sa production d’orge.
Les risques sont réels: quatre gardes protègent matériel et récoltes. Les GPS servent non seulement à optimiser l’utilisation des engrais, mais aussi à suivre le matériel à la trace. Pour fidéliser ses 350 salariés, AgroGénération offre les plus hauts salaires de la région (250 à 500 euros), alors que le salaire agricole moyen est de 180 euros.
L’entreprise soigne ses relations avec les 2800 bailleurs des parcelles exploitées. Presque tous sont payés en nature avec des céréales (750 kg) qui leur permettront de nourrir ensuite les animaux. Mais déjà Charles Beigbeder rêve d’autres horizons. «L’implantation en Amérique du Sud avec le décalage de saison permettra de lisser la trésorerie et de mutualiser les risques», explique le créateur d’entreprise qui s’est fixé pour objectif : 100.000 hectares en 2012 en Ukraine.
"La FNSEA au bord de l'ébullition"
AFP | 05.07.10 | 15h40
L'Ajis (Association des journalistes de l'information sociale) décerne lundi soir son prix annuel à une enquête sur les fractures ouvertes au sein de la FNSEA, principal syndicat agricole, par la grève du lait avec la montée d'une association contestataire. Le ministre du Travail Eric Woerth remettra le prix à l'auteur, une élève du Celsa, pour cet article intitulé "La FNSEA au bord de l'ébullition", dans les locaux du Centre d'analyse stratégique (CAS) à Paris, selon un communiqué de l'Ajis. L'étudiante journaliste, Rozenn Le Saint, montre comment l'essor, en pleine "grève du lait" fin 2009, de l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli) bouscule la FNSEA, la très puissante organisation patronale historique du monde agricole français. L'enquête de cette élève du Centre d'Etudes Littéraires et Scientifiques Appliquées, qui montre la perte d'adhérents et la crise de représentativité de la FNSEA, pose aussi la question de la capacité des syndicats d'employeurs à défendre les intérêts de tous leurs adhérents.
La FNSEA au bord de l’ébullition
La grève du lait et ses torrents blancs déversés dans les champs a déclenché la guerre entre l’Association des producteurs de lait indépendants et la FNSEA. Accusée de se faire du beurre sur le dos des producteurs, la Fédération perd des adhérents et traverse une crise de représentativité. Enquête sur une lutte ouverte entre une simple association et le principal syndicat agricole français.
Les cheveux longs blonds, la barbe mal taillée, des petites lunettes rondes sur le nez, une langue bien pendue et le sens de la formule ponctuée d’un fort accent du Sud. Pascal Massol, à la tête de l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli), est en quelque sorte l’opposé du président de la FNSEA. Le leader charismatique de l’Apli, producteur de lait dans l’Aveyron, ne s’embarrasse pas du protocole. Il monte à la capitale vêtu comme dans son exploitation, contrairement à Jean-Michel Lemétayer, plus souvent en costard cravate à Paris qu’en bottes, dans sa ferme bretonne.
Créée en décembre 2008, l’Apli compte aujourd’hui près de 8000 adhérents. Même si un producteur de lait sur dix en France en fait partie, l’association est exclue de la table des négociations officielle, où seuls les syndicats représentatifs siègent. Mais depuis que l’Apli a déclenché la grève du lait, Pascal Massol est régulièrement reçu par le cabinet du ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, ou à la Commission européenne. Un lobbying qui l’oblige à faire le voyage jusqu’à Paris ou Bruxelles « au moins une fois par semaine. »
Cette fois, s’il est monté à Paris, c’est pour retrouver les leaders régionaux de l’Apli. À deux semaines du salon de l’Agriculture, les militants peaufinent leur plan pour perturber la fête de l’agriculture annuelle. Leur QG improvisé, un hôtel, près de la gare de l’Est. À l’issue de la réunion, une date est choisie : le lundi 1er mars. Ce jour-là, le salon ne se résumera pas à des visites de politiques, des tapes sur le derrière des vaches et des dégustations.
Jean-Michel Lemétayer séquestré
Au salon, tous les syndicats agricoles ont leur stand, l’Apli, non. Mais comme lors des négociations avec le ministère, elle n’est jamais bien loin. Le jour J arrive : l’association réussit à rassembler près de 2000 agriculteurs pour former une marche funèbre. La troupe suit un cercueil, symbole des producteurs de lait. Elle siffle abondamment la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) en passant devant son emplacement.
En tête du cortège, Sophie Poux. L’agricultrice a connu son heure de gloire lors de l’émission « Paroles de Français », sur TF1, le 25 janvier dernier. Celle qui avait alerté Nicolas Sarkozy sur la détresse des producteurs de lait est en fait la porte-parole de l’Apli du Tarn-et-Garonne. Elle produit à perte et est « obligée d’emprunter pour pouvoir vivre » depuis qu’en juin 2009, le gouvernement et la FNSEA ont fixé un prix du lait acheté au producteur à 0,27 €, quand il lui coûte 0,30 € à produire.
Pour une fois, la manifestation de l’Apli n’a pas eu le retentissement médiatique espéré. La marche funèbre est éclipsée par la tempête Xynthia, qui s’est abattue sur la Vendée la veille. Mais dans le milieu agricole, le rassemblement de cette masse de producteurs de lait fait bouillir les proches de Jean-Michel Lemétayer, agacés par les actions à répétition de Pascal Massol. Entre ces deux-là, les relations sont détestables, depuis que des agriculteurs de l’Apli ont séquestré le président de la FNSEA lors de l’ouverture du salon agricole rennais, en pleine grève du lait, le 15 septembre 2009. Ce même jour, plusieurs agriculteurs avaient brûlé leur carte de la FNSEA, face à son refus de soutenir le mouvement.
L’Apli accuse
Dans les coulisses des négociations, à la télévision, au salon de l’Agriculture… L’Apli est partout, et elle dérange. Alors que la FNSEA dénonce les grandes surfaces qui asphyxieraient les producteurs avec leurs marges surréalistes, l’Apli, elle, charge les transformateurs. Ce sont des industriels privés ou des coopératives d’agriculteurs, comme Entremont ou Sodiaal, qui s’occupent de mettre le lait en brique en usine, d’en faire du beurre ou des yaourts. Pour dénoncer l’abus des transformateurs, l’Apli s’appuie sur les chiffres du ministère de l’Agriculture : depuis 2005, la marge du distributeur a baissé, alors que celle du transformateur est montée en flèche. En 2009, sur une brique de lait, la grande distribution touchait 18 % du prix payé par le consommateur, le producteur même pas un tiers, et le transformateur, près de la moitié.
« Sur le beurre, les transformateurs se gardent plus de la moitié de la marge et sur les yaourts, 40%. C’est inacceptable, s’énerve Pascal Massol. Personne ne s’est jamais occupé des transformateurs, parce que parmi eux, il y a les industriels privés, mais aussi des coopératives laitières. Comme elles font partie de la Fédération Nationale des Coopératives Laitières (FNCL), antenne de la FNSEA, il n’y a aucune séparation des pouvoirs, et on laisse faire. » De quoi dégoûter nombre de producteurs de la Fédération, en cette période de vaches maigres. Depuis la grève du lait, la FNSEA perd des adhérents. Pas question de l’ébruiter, alors au niveau national, on tait les chiffres. Même réflexe à l’échelle locale, sauf dans deux Fédérations Départementales des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) de Bretagne, première région productrice de lait en France.
« Sur 1400 producteurs de lait adhérents, 200 ont jeté leur production, contre l’avis du syndicat. On en a viré deux parce qu’ils utilisaient leur bannière de la FNSEA pour aller renforcer l’Apli pendant la grève du lait, admet Michel Denon, directeur de la FDSEA du Morbihan. En tout, une quinzaine de producteurs morbihannais nous ont quittés pour l’Apli. » Dans le Finistère, la baisse du nombre d’adhérents en 2010 s’élève à 6 %. « La grève du lait a joué, annonce Anne-Sophie Herry, de la FDSEA. Des producteurs de lait ont refusé de verser leur cotisation, de 350 € par an en moyenne. Ils disent vouloir nous sanctionner, mais ils adhèreront à nouveau l’an prochain. Ils n’auront pas le choix, s’ils ont besoin d’aide juridique, par exemple. »
C’est justement ces « services » rendus par la FNSEA, qui avaient poussé Francis Prigent, producteur de lait dans les Côtes-d’Armor, à adhérer en 2008 : « La FNSEA est bien implantée au niveau des commissions d’installations. Mon fils s’est établi en 2004 et ça n’a pas été facile, parce qu’il n’était pas adhérent. Quand on n’est pas avec eux, on est contre eux. » Pendant la grève du lait, Francis Prigent s’est senti abandonné par la FNSEA, et a fini par quitter la Fédération pour l’Apli.
Jacques Foulier, 38 ans, a également « rendu le tablier » cette année. Ce producteur de lait était pourtant président cantonal de la FDSEA de Massiac, dans le Cantal : « La Fédération nous a laissé crever à petit feu… Je préfère mourir debout avec l’Apli. La semaine dernière, un producteur de mon département s’est pendu. C’est la misère qui pousse à bout. » La sœur de Jacques Foulier, Christiane Lambert, elle, est toujours vice-présidente de la FNSEA… De quoi animer les repas de famille.
Pascal Massol ovationné
Pour ces déçus de la Fédération, seule l’Apli a les épaules pour porter leurs revendications. Reste qu’une simple association n’a pas le bras aussi long que les syndicats, implantés dans le paysage agricole depuis des lustres. Reste aussi que la représentativité, voire la légitimité, d’une association à défendre les droits de travailleurs n’est pas si évidente. Pascal Massol n’y voit aucun problème : « La presse, les renseignements généraux, le ministère… Tout le monde nous a appelés pour savoir quelles actions on avait prévues à Paris pour le salon. Après on nous dit que nous ne sommes pas représentatifs. Il faudrait savoir ! A partir du moment où on pèse sur le terrain, on écoute nos revendications, c’est ça qui compte. »
Entre association et syndicat, la limite reste floue. Pour preuve, le lapsus de la vice-présidente de la FNSEA elle-même, Christiane Lambert. « Le syndicat, euh… l’association des producteurs de lait indépendants a seulement pour but de déstabiliser la Fédération, se plaint-elle, la diction tremblante, le ton irrité, dès que le thème de la crise du lait est abordé. L’Apli dit qu’elle n’est pas un syndicat, mais elle est totalement affiliée à la Coordination rurale (CR). Pascal Massol était numéro cinq sur la liste de ce syndicat aux dernières élections de chambre, en 2007. » Le leader de l’Apli se justifie : « Je n’ai jamais adhéré à un syndicat. Si je me suis mis sur la liste de la CR, c’était simplement pour faire un contrepoids à la FNSEA. L’Apli ne deviendra pas un syndicat. La priorité, c’est de défendre une production, pas un appareil. »
Pourtant, impossible de nier la proximité entre l’Apli et la Coordination rurale. Lors du dernier congrès annuel de la CR, en décembre dernier, Pascal Massol est ovationné. « La star de la soirée, c’était lui, reconnaît Jean Jacquez, animateur de la CR. L’Apli a réussi à contourner le système de négociation entre syndicat et ministère. Il n’empêche qu’aux prochaines élections de chambre, il faudra bien que les partisans de l’Apli se rabattent sur un syndicat. Nous avons de grandes chances de gagner en représentativité. »
La Coordination rurale et l’Apli font partie du même mouvement, l’European Milk Board, qui a appelé à la grève du lait à l’échelle européenne. L’Apli a su s’adapter à l’Europe quand le syndicalisme agricole français est resté coincé à l’échelon national. C’est pourtant au niveau européen que sont prises les décisions. D’ailleurs, le 26 mars, la Commission européenne a prévu des mesures pour le secteur laitier, qui seront présentées en juin. Pascal Massol a participé au débat de la commission et il estime que cela « ne réglera rien. Les producteurs devront signer directement des accords avec les transformateurs industriels. On n’a déjà pas les moyens de vivre, alors comment pourrait-on se payer un avocat d’affaire ? Le rapport de force est déséquilibré. Si ces mesures sont adoptées en juin, il va y avoir le feu dans les campagnes comme il n’y a jamais eu. »
Rozenn Le Saint
(CELSA)
Bâtiments économes
Simplifier, innover, économiser
•
en adaptant les bâtiments existant
•
en
concevant un nouveau bâtiment
économies sur les investissements,
ET sur le
fonctionnement, en respectant
les animaux, l’homme, l’environnement
… en vue de réaliser une économie globale sur la construction
ou de transférer l’investissement sur d’autres poste