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Articles récents

Ukraine : pourquoi le grenier à blé se vide

9 Mars 2009 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

Par Ingrid Labuzan, 09 mars 2009

Donnera, donnera pas ? L'Ukraine, ainsi que toutes les banques engagées dans le pays, sont pendues aux lèvres du Fonds monétaire international (FMI). Après avoir versé une première tranche du prêt de 16,4 Mds$ qu'elle a accordé à l'Ukraine, l'institution hésite à ouvrir une nouvelle fois les cordons de sa bourse.

En cause, le non-respect des engagements budgétaires, résultat, entre autres, du combat politique que se livrent le président et son Premier ministre, qui fragilise toute stratégie politique durable. De l'argent, l'Ukraine en a besoin. Elle est également en quête d'un prêt de 5 Mds$ et s'est tournée pour cela, entre autres, vers la Russie, les États-Unis et l'Union européenne. L'UE s'est déjà refusé à augmenter le montant de ses aides, au grand désespoir de pays comme l'Autriche, qui craignent un effet domino de l'Ukraine vers l'UE si le système financier du pays devait s'effondrer.

Les banques françaises sont d'ailleurs largement implantées dans le pays – en 2004, BNP Paribas rachetait 51% de la troisième banque de détail du pays, UkrSibbank. Le risque d'une crise bancaire et monétaire est aujourd'hui si fort en Ukraine que l'agence de notation Fitch a dégradé la note de sa dette souveraine de B+ à B. Après une croissance du PIB de plus de 7% ces dernières années et de 6,4% en 2008, 2009 pourrait voir celle-ci chuter à 2,5%, pour ne remonter qu'à 4,3% en 2010, selon le FMI.

Fitch explique également que l'Ukraine a déjà employé un quart de ses réserves de devises, estimées à 28,8 Mds$ fin janvier, pour soutenir sa monnaie. Une cause presque désespérée puisque, entre septembre et décembre 2008, la valeur de la hryvnia a chuté de 50%. Elle a légèrement remonté depuis, mais reste fragile.

Si les céréales venaient à manquer
Derrière ces problèmes financiers se cachent les difficultés d'un autre marché : celui des matières premières agricoles. Le secteur agricole compte pour 10% dans le PIB du pays.

L'Ukraine est le cinquième plus grand exportateur de céréales au monde, selon Interex, un site d'information à destination des entreprises françaises exportatrices. "Avec la chute des cours des matières premières, des problèmes de financement dus à la crise, et donc le manque de moyens pour acheter des semis de qualité et des engrais, la surface des emblavements va chuter en Ukraine au moment des semis de printemps", alerte Hélène Morin, responsable des activités en Ukraine d'Agritel, spécialiste des matières premières agricoles.

Les surfaces plantées pourraient diminuer de 10 à 20%. Cette année, les agriculteurs sont en dessous de leur seuil de rentabilité, ce qui explique la décision de certains de ne pas semer, en particulier du maïs, ou de rogner sur la qualité, comme c'est le cas pour le blé. L'ancien grenier à blé de l'Europe est donc à la peine. En temps normal, sa capacité de production de blé pour une campagne – un cycle de récolte – est de 20 millions de tonnes. En 2008, les récoltes ont battu des records, à 24 millions de tonnes. Mais, les années de sécheresse, ce chiffre peut tomber à 13 millions.

Si la réduction des emblavements se conjuguait avec une catastrophe climatique, les récoltes de l'Ukraine pourraient être désastreuses en 2009. D'autant que le risque d'intempéries est très fort dans ce pays au climat continental et aux orages violents. Déjà, Hélène Morin évoque des estimations tablant sur une chute de la production céréalière de 30% pour 2009. Si d'autres catastrophes climatiques – l'une est déjà en cours en Argentine – devaient se produire dans le monde, les cours de matières premières pourraient se réveiller.

Le secteur agricole ukrainien mérite d'être surveillé, car le pays est tout de même dans un processus de rattrapage, visant à en faire à nouveau le vaste grenier à céréales qu'il fut. 

Première parution le 26/02/2009 dans le numéro 22 de MoneyWeek 

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Engrais - Le norvégien Yara va reprendre sa production en France

4 Mars 2009 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

mercredi 25 février 2009 09h56
 

OSLO, 25 février (Reuters) - Le groupe norvégien spécialisé dans les engrais Yara (YAR.OL:  a annoncé mercredi son intention de reprendre sa production d'ammoniaque et d'urée sur son site du Havre en France à la mi-mars.

La production avait cessé en novembre en raison de marchés en baisse.

"La décision de reprendre la production reflète l'amélioration des prix internationaux de l'urée et la baisse des coûts de l'énergie", explique Yara dans un communiqué.

L'usine du Havre, qui transforme du gaz naturel en ammoniaque et urée, affiche une capacité annuelle de production de 400.000 tonnes d'ammoniaque et de 350.000 tonnes d'urée. Ces deux produits sont les principaux composants des engrais azotés.

Yara a cessé sa production sur plusieurs sites en raison du ralentissement mondial. Lors de la présentation de ses comptes du quatrième trimestre 2008, le groupe avait indiqué qu'il réduirait encore sa production si nécessaire en cas de nouvelle baisse de la demande.

(version française Danielle Rouquié)

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Viandes, lait, céréales, la grande distrib se goinfre

26 Février 2009 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

Enquêtes de Que Choisir, courses en hyper, tout le confirme: la loi de modernisation économique, loin de faire baisser les prix a permis aux distributeurs de bonifier leurs marges au détriment des producteurs et des consommateurs. Merci encore, Monsieur Sarkozy!


 
(C’est bizarre. Sans aucun doute un effet d’optique... Alors que nous, consommateurs, avons la fâcheuse impression de dépenser toujours plus en faisant nos courses, que l’Institut National de la Consommation publie une enquête portant sur 1430 produits… Dont la moitié s’est renchérie, Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’industrie et à la consommation, nous affirme, juré, craché, que les prix ont baissé... de 0,2% depuis l'automne! Et qu’importe si, sur l’année, ils ont augmenté de 2,4%!

Viandes : prix en hausse pour le consommateur et en baisse pour le producteur

L’an passé, les industriels et la grande distribution nous avaient expliqué doctement que la valse des étiquettes s’expliquait par la hausse du prix des céréales, du lait et des oléagineux. Curieusement, le fait que le cours des céréales ait chuté de près de 51% en 2008, que les oléagineux aient perdu 38% et que le lait soit revenu à un prix abordable ne semblent avoir aucune incidence sur le caddy de la ménagère. L’INC pointe même des augmentations de plus de 12,5% sur certaines pâtes. La faute à qui? Industriels et distributeurs se renvoient ad nauseam la patate chaude...

Ce n’est pas tout. Le mois dernier, l’UFC que Choisir rendait publique une enquête sur le prix de la viande. Conclusion ? Si le prix du boeuf a augmenté de 50% entre 1990 et 2008, le prix payé aux agriculteurs a, lui, chuté de 15%. En 20 ans, la volaille s’est renchérie de 40% et le porc de 26% alors que les cours de ces viandes ont respectivement baissé de 7% et de 30%. De là à dire que la grande distribution a engrangé de confortables marges sur le dos des agriculteurs et des consommateurs...

 
Plus hypermarchés = moins de concurrence
C'est d'ailleurs sans doute pour les remercier de ces comportements vertueux que le gouvernement a accordé à la grande distribution le cadeau de la LME (loi de modernisation économique). Une bagatelle législative qui leur permet, notamment, de s’implanter plus facilement dans les centres villes. Pourquoi cette faveur ? Parce que plus de grandes surfaces induira nécessairement plus de concurrence et donc une baisse des prix , pardi ! Mais si cet argument était valable, comment expliquer alors qu’avec un hypermarché pour 46 000 habitants, les prix pratiqués en France soient plus élevés qu’en Allemagne qui ne compte pourtant qu’une grande surface pour 51 000 habitants ?  
   
Marges arrières et paradis fiscaux

Même le député UMP Jean-Paul Charié président de la commission d’examen des pratiques commerciales, et rapporteur de la LME donc, peu suspect de gauchisme, déplore le peu d’effet de cette loi sur la baisse des prix! Le député épingle les pratiques de certaines enseignes de la grande distribution qui exigent que les fournisseurs leur versent des commissions sur des comptes sis dans des paradis fiscaux ou encore, que ces derniers signent des contrats « premium » assurant des marges de plus de 25% aux grandes surfaces !

Il faut croire que les pratiques occultes et les marges arrière ont la vie dure!

Mercredi 25 Février 2009 - 12:31
Isabelle Saporta
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"Nourrir 9 milliards d'humains sans OGM, c'est possible"

18 Février 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

Qu'est ce que l'agroécologie?
Marc Dufumier explique en quoi consiste l'agroécologie.


Il s'agit de l'agronomie la plus efficace possible, basée sur nos savoirs scientifiques. C'est une agronomie savante et véritablement minutieuse, puisqu'elle doit tenir compte du fonctionnement global de l'écosystème. L'objet du travail n'est plus la plante seule, ni même le sol. C'est tout le travail conjoint par les cycles du phosphore, de l'eau, du carbone, de l'azote, sur lequel on va travailler afin d'optimiser la production, et nourrir 9 milliards de personnes en 2050. Dans l'agroécologie, il faudra utiliser au mieux les ressources renouvelables: le soleil, mais aussi le carbone et l'azote de l'air. L'agriculture écologique utilisera moins de produits issus de l'exploitation des ressources non renouvelables comme le gaz ou le pétrole, c'est-à-dire les engrais chimiques et pesticides.

Pourquoi la modification du génome (OGM) ne serait-elle pas la solution?
Pour la simple et bonne raison que la génétique n'est pas le facteur déterminant de la culture d'une plante dans la nature. C'est l'écosystème tout entier qui détermine un rendement optimal, c'est-à-dire une production maximum pour des coûts minimums. Nous ne pouvons absolument pas prévoir quelles seront les conséquences des cultures en plein champ d'OGM. En revanche, nous avons la certitude que ces derniers constituent de très fortes pressions de sélection sur les autres êtres vivants.

Avez-vous un exemple concret?
En Chine, pour éviter que les capsules du coton ne soient dévorées par les chenilles, on a cultivé du coton Bt [NDLR: composé d'un gène issu d'une bactérie produisant de la toxine botulique qui agit comme un insecticide]. Or, celui-ci a favorisé le développement d'une autre espèce de chenille, qui elle, mange les feuilles... mais a développé par ailleurs une résistance à la toxine. Résultat, les cultures ont été envahies par cette chenille qui mangeait à la fois feuille et capsule. Tout cela, malgré la modification génétique, pour en venir à l'épandage de nouveaux insecticides. Dans la mesure où les écosystèmes sont extrêmement complexes et que nous sommes loin de les maîtriser, les OGM ne peuvent être cultivés en plein champ. C'est trop risqué. On ne peut donc compter sur ces cultures pour nourrir les futures générations.

Mais en quoi les OGM sont-ils tellement différents des variétés créées par l'homme depuis le Néolithique?
En réalité, les OGM sont en totale continuité avec l'agriculture pratiquée dans les pays riches depuis un siècle et demi, et les pays en développement depuis un demi-siècle. C'est cette agriculture-là, qu'on appelle productiviste, qui a constitué une vraie rupture avec l'agriculture développée depuis le Néolithique. Autrefois, le paysan était maître de ses créations variétales. Dans un champ de maïs sud-américain par exemple, il choisissait les plus beaux épis, et parmi ceux-ci, les plus beaux grains, qu'il hybridait entre eux. Au cours de l'Histoire, d'autres critères de sélection comme le goût, la facilité de culture, se sont ajoutés, mais il restait un critère inaliénable: l'adaptation de la nouvelle variété à son environnement. Et non pas l'inverse! Et comme chacun faisait ces hybridations dans son écosystème, on est parvenu à une énorme biodiversité culturale, et animale.

Quand les choses ont-elles changé?
Lors de la révolution industrielle, les hommes ont commencé à investir d'énormes quantités d'argent dans la création de variétés. Pour amortir ces millions, ils ont dû vendre de très gros volumes de semences. Il a fallu évidemment mettre de côté certains critères de sélection, jusqu'à n'en garder plus qu'un : le rendement par hectare. En parallèle, les cultivateurs ont gommé les caractéristiques locales, rédhibitoires si l'on voulait cultiver sous toutes les latitudes, comme les différences de sensibilité à la durée du jour et de la nuit, qu'on appelle photopériodisme.

Ces plantes n'étaient donc pas adaptées à leur environnement?
Clairement, non. Et ce, d'autant plus qu'elles n'étaient efficaces que dans les conditions expérimentales dans lesquelles elles avaient été créées. A savoir, un environnement très contrôlé, sans cailloux ni insectes. Mais lorsqu'il a fallu cultiver en plein champ, ces plantes, qui n'avaient pas été sélectionnées sur d'autres critères que le rendement, n'ont pas résisté aux attaques de champignons, insectes, et maladies. D'où la nécessité des engrais et pesticides chimiques de synthèse.

L'agroécologie apporte la qualité, certes. Mais comment produire en quantités sans engrais?
Le soleil, l'azote, la potasse, le phosphore et les éléments minéraux sont aujourd'hui sous-utilisés, alors que ce sont eux, les vrais facteurs de croissance! Aujourd'hui, nos engrais azotés sont fabriqués par le gaz naturel de Russie. Les protéines qui nourrissent notre bétail viennent du Brésil. Nous pouvons faire autrement. Ces protéines peuvent être fabriquées par les légumineuses (luzerne, fèves, pois chiches, lentilles, trèfle, etc.), combinées à la rotation des cultures. Mis à part la rupture technologique, et le fait d'avoir franchi une barrière entre espèces, les OGM continuent dans la même logique que l'agriculture productiviste et ne résolvent rien. Croire que la production des pesticides par la plante elle-même permettra de s'en affranchir est une fuite en avant.

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La Confédération veut une Pac plus équitable

17 Février 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Pac

Agriculture
mardi 17 février 2009

Ses porte-parole bretons se félicitent du débat sur la redistribution des subventions européennes. Mais ils en redoutent l'issue.

Abandonner la référence historique. La Confédération paysanne estime « injuste » ce système d'aides basé sur les subventions touchées par l'exploitant en 2000, 2001 et 2002. Pour Thierry Thomas, l'un des porte-parole, « il est injustifiable vis-à-vis des contribuables ». La Confédération rejette aussi l'idée d'une aide unique à l'hectare distribuée à tous les agriculteurs. « Elle serait injuste et contre-productive en terme d'emplois, note Thierry Thomas. Les grandes exploitations draineront le plus d'aides alors que leur contribution à l'emploi est plus faible que dans les zones d'élevage. » La Confédération paysanne s'inquiète du récent rapprochement entre 25 FDSEA (dont les quatre bretonnes) et Orama, l'association des producteurs de céréales et oléo-protéagineux, sur le bilan de santé de la Pac.

Soutenir l'emploi agricole. La Confédération paysanne réclame une aide plus significative sur les cinquante premiers hectares « pour soutenir les moyennes et petites fermes. »Une bonne façon également d'épauler les éleveurs de porcs et de volailles moins bien dotés en aides Pac. « 17 000 emplois d'actifs familiaux ont été perdus entre 2000 et 2007,rappelle Thérèse Fumery de la Confédération d'Ille-et-Vilaine. L'agriculture a déjà été lourdement restructurée, il faut coûte que coûte maintenir les emplois dans la production. »

Un signe fort en faveur de l'élevage. Le syndicat veut conserver le couplage des aides aux productions animales seule façon selon lui de maintenir les élevages allaitants et ovins. Il souhaite parallèlement revaloriser les systèmes herbagers avec des subventions plus conséquentes à l'hectare. Il réclame aussi « une aide à l'introduction des protéagineux »dans les assolements des grandes cultures et une autre « pour l'introduction des légumineuses dans les systèmes fourragers ». Il demande, enfin, la prise en compte des surfaces en légumes dans la redistribution des aides.

« Barnier doit aller jusqu'au bout ». Le ministre de l'Agriculture s'est beaucoup investi dans le dossier du bilan de santé de la Pac. Il est à l'origine de la « boîte à outils » susceptible de redistribuer les aides. Pour cause d'élections européennes, il pourrait abandonner rapidement les dossiers agricoles et laisser le chantier de la Pac « à un nouvel arrivant qui débarquera complètement ».La Conf' souhaite « que le ministre finisse le travail et prenne des décisions avant de partir. »

De gauche à droite : Vincent Pennober, Jean-François Guillemaud, Thérèse Fumery et Thierry Thomas porte-parole de la Confédération paysanne de Bretagne. : Ouest-France
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Agriculture: Sarkozy jeudi dans le Maine-et-Loire

17 Février 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Vie Politique

AP | 17.02.2009 | 11:12

Avant d'inaugurer samedi le Salon de l'agriculture à Paris, Nicolas Sarkozy se rendra jeudi dans le Maine-et-Loire pour un déplacement sur le thème de "l'avenir de l'agriculture", annonce mardi l'Elysée qui précise que le président de la République sera accompagné des ministres Michel Barnier (Agriculture) et Roselyne Bachelot (Santé).

Le chef de l'Etat se rendra notamment dans une exploitation agricole à Daumeray), où seront évoquées "les problématiques de l'installation des jeunes agriculteurs, de la filière bovine et du respect de l'environnement". Il rencontrera également plusieurs exploitants agricoles sur le thème de la politique agricole commune (PAC), précise-t-on. AP

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Pac : la FNSEA réclame 300 millions à l'État

14 Février 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Pac


Jean-Michel Lemétayer veut éviter les tensions entre les différents métiers au sein de la FNSEA. : Philippe Renault

Cette somme supplémentaire allégerait la facture des céréaliers. Et pourrait améliorer la vie des éleveurs. Jean-Michel Lemétayer s'en est expliqué, hier.

Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA, ne veut pas « jouer à la calculette » dans le difficile débat sur l'application française de la réforme de la Pac. Pourtant, c'est toute la question. Il l'a abordée, hier, alors que les discussions restent vives au sein de son syndicat.

L'objectif défendu par le ministre Michel Barnier est de réorienter les soutiens économiques de la Pac (environ 9 milliards d'euros). Pour y arriver, il faudra bien prendre à certains bénéficiaires mieux dotés, comme les céréaliers, pour donner à d'autres moins bien lotis.

Très politique

Ce qui pose des problèmes à la FNSEA qui fédère toutes les productions agricoles. Pour calmer les esprits au sein du syndicat, Jean-Michel Lemétayer fixe un préalable au gouvernement. Il doit respecter ses engagements, à hauteur de 200 millions actuellement, affectés au développement rural, et mobiliser 100 millions d'euros supplémentaires.

Pourquoi ? Parce que cela permettrait de bénéficier des fonds européens issus de la modulation (prélèvement supplémentaire sur les aides économiques des agriculteurs). Des fonds qui ne sont dépensés que s'il y a cofinancement de la part d'un État membre.

À cette condition, il est possible, selon la FNSEA, de faire plus : aider l'agriculture biologique, par exemple. Les attentes du syndicat concernent aussi la « vraie reconnaissance » d'une politique de l'herbe, « sans remettre en cause » d'autres systèmes fourragers, comme le maïs ensilage.

En même temps, « ces prélèvements supplémentaires ne doivent pas seulement s'effectuer sur les exploitants de grandes cultures », plaide Jean-Michel Lemétayer. Un positionnement très politique qui lui permet de ménager toutes les sensibilités au sein de son syndicat.

Sophie BAUDIN.
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La molécule qui sauve les bovins tue les abeilles

11 Février 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Santé Nutrition

Publié le 11/02/2009 09:53 | Bernadette Faget

Apiculture. « Une intoxication à la Perméthrine, à des doses justifiant la mortalité des colonies ».

C'est un cri d'alarme qu'ont lancé, hier matin, les apiculteurs professionnels d'Ariège, réunis à la mairie de Serres-Sur-Arget. « Depuis décembre 2008, nous constatons des mortalités importantes de colonies d'abeilles dans des s secteurs différents, mais tous situés en zone d'élevage. En ce moment, les abeilles rescapées sont si peu nombreuses dans les ruches qu'elles n'arrivent pas à y maintenir la température nécessaire : les survivantes meurent de froid. Leur peloton, autour de la reine, est à peine gros comme une mandarine. Ailleurs, provision et couvain ont été abandonnés. Là, il n'y a plus que des cadavres d'abeilles. Des colonies entières ont, ici, été retrouvées vides. Selon les endroits, 50 à 80 % des ruchers sont perdus ». C'est ce qu'ont déclaré, hier, Bertrand Théry, l'apiculteur de Serres, membre de la commission nationale apiculture, rejoint par d'autres professionnels et des éleveurs de la Confédération paysanne 09. Sur les 30 apiculteurs professionnels de l'Ariège, 25 sont touchés par cette mortalité particulière.

Dès la fin de l'été, les apiculteurs avaient constaté une mortalité inhabituelle dans des zones de montagne sauvage, jusqu'ici épargnées. Le phénomène est allé en s'aggravant, pour culminer en décembre.

Intoxication à la perméthrine

« Après s'être interrogé sur nos pratiques apicoles, le fait que l'hécatombe se situe à proximité des zones d'élevage, nous a fait envisager que les désinfectants utilisés dans la lutte contre la propagation du moucheron qui transporte le virus de la fièvre catarrhale pouvaient être en cause, ont expliqué les apiculteurs. Nous avons alors effectué des prélèvements d'abeilles fraîchement mortes pour les envoyer au laboratoire d'analyses du CNRS, à Solaize. La conclusion est sans appel : intoxication à la perméthrine à des doses justifiant la mortalité des colonies ». On retrouve cette molécule dans les produits pulvérisés sur les étables et leurs abords, dans les véhicules de transport ; ce fut l'un des moyens de prophylaxie dans la lutte contre la FCO.

L'alerte ariégeoise dans le monde apicole régional et national, a fait remonter le problème. Actuellement, en France, concernée sur tout son territoire par la maladie de « la langue bleue », on constate des mortalités hivernales importantes d'abeilles. C'est le cas dans l'Aude, l'Aveyron, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales… mais aussi dans le Nord.

« Nous souhaitons que cesse la désinfectation et que l'on s'intéresse au renforcement des défenses immunitaires des troupeaux, ont dit apiculteurs et éleveurs présents à Serres. On a, jusqu'ici privilégié le souci économique non le souci sanitaire ».

Présent, le Directeur départemental des services vétérinaires, M. Jabert a annoncé qu'une mission d'évaluation composée de deux enquêteurs de la Brigade nationale d'Enquête vétérinaire et phytosanitaire (BNEVP) arrivait en Ariège, pour deux semaines. Objectif : effectuer la corrélation entre la mortalité observée et les pratiques de désinsectisation qui ont été mises en œuvre.

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Appauvrissement des sols : retour sur la responsabilité de l'agriculture intensive et de l'urbanisation

10 Février 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

AGRICULTURE - Actu-Environnement.com - 09/02/2009
 
Essentiel pour l'environnement, le sol est une ressource fragilisée par les activités humaines. L'agriculture intensive et l'étalement urbain contribuent à son appauvrissement. L'érosion et l'imperméabilité sont les principaux risques en France.
 
     
Le sol est en position d'interface dans l'environnement. Il échange en permanence des flux, que ce soit du gaz, de l'eau, des particules, et constitue donc un maillon essentiel de l'environnement, encore peu pris en compte aujourd'hui, analyse Dominique Arrouays, directeur d'Infosol à l'Institut scientifique de recherche agronomique publique (INRA). Produire les aliments, réguler le cycle et la qualité de l'eau, stocker du carbone, recycler les matières organiques, entretenir la biodiversité, fournir des matières premières… Les fonctions du milieu sol sont multiples et essentielles à la vie végétale, animale et anthropique. Au cours du temps, l'homme a plus ou moins profondément modifié les sols par la culture, l'industrie mais aussi l'urbanisation, entraînant parfois une fragilisation de ce milieu. Un milieu non renouvelable à l'échelle du temps humain, qui perd plus vite qu'il ne peut se reconstituer. La formation des sols est en effet très lente.
Si la connaissance des sols est imparfaite aujourd'hui , d'après Didier Rat, chargé de mission au bureau des sols et de l'eau du ministère de l'agriculture et de la pêche, les spécialistes s'accordent pour dire qu'il y a une dégradation de la qualité des sols, avec un discours plus ou moins alarmiste… Pour Dominique Arrouays, les sols ne sont pas morts, il y a encore des milliards de microorganismes dans le milieu . Mais des menaces existent néanmoins du fait de leur appauvrissement. La Commission européenne en a identifié 8 en 2002. Selon Dominique Arrouays, l'érosion et l'imperméabilité des sols due à une « bétonisation » des territoires constituent les principaux risques en France.

« Un grand département français disparaît tous les dix ans » sous le béton

L'aménagement des sols, l'étalement urbain et l'industrialisation ont modifié la structure des sols. L'urbanisation mènerait ainsi en France chaque année à la perte de 60.000 hectares de sol sous le béton, soit l'équivalent d'un grand département français qui disparaît tous les dix ans, selon Demonique Arrouays. Une tendance qui s'accélère aujourd'hui et qui pose des questions de concurrence des sols notamment avec la fonction nourricière de la terre. Cette « bétonisation » mène également à une imperméabilité des sols qui perdent ainsi leur fonction de tampon et de filtre. Ce ne sont pas tant les villes qui posent problème que ce qui va avec : parkings de supermarché, infrastructures de transport, industrialisation… explique le directeur d'Infosol-INRA.
L'érosion des sols, phénomène naturel, est lui aussi exacerbé par l'activité humaine. Ce phénomène constitue la principale menace en Europe (45 % des sols concernés) et en France (25 % des sols touchés). Selon l'INRA, la vitesse de formation d'un sol est de 0,1 à 0,02 mm par an alors que l'érosion moyenne exporte 1 mm de sol en un an. Si aujourd'hui l'érosion aurait tendance à diminuer en France du fait de l'augmentation des surfaces forestières, les grandes plaines limoneuses du Nord et du Sud Ouest sont particulièrement affectées par ce phénomène. L'érosion hydrique, causée par la pluie et le ruissellement, est la plus préoccupante.
La contamination au plomb, mercure et autres traces métalliques est quant à elle liée à l'industrie mais aussi aux transports. A 100 km autour de l'agglomération parisienne par exemple, s'étend une zone de contamination diffuse au plomb principalement liée à la circulation automobile. Si en France le constat n'est pas alarmant selon Dominique Arrouays, les zones urbaines et industrielles constituent néanmoins des points noirs. Enfin, les scientifiques se penchent aujourd'hui sur les polluants organiques persistants liés à l'utilisation de pesticides, des produits qui peuvent s'accumuler dans les organismes vivants et qui sont encore peu étudiés.

Agriculture intensive : asphyxie des sols et perte de diversité

La baisse des teneurs en matière organique, la baisse de la biodiversité et le tassement des sols sont quant à eux prioritairement imputables à l'agriculture intensive.
Ainsi, particulièrement en Lorraine, en Bretagne et en Franche Comté, l'intensification des pratiques agricoles mènent à une perte de matières organiques, ce qui influe directement sur la fonction de captage de gaz à effets de serre du sol. Un phénomène pas irrémédiable… Selon Dominique Arrouays, des études ont montré qu'en changeant les pratiques agricoles, on pouvait augmenter la présence des matières organiques et stocker dans les sols 2 à 3 millions de tonnes de carbone par an supplémentaires sur l'ensemble du territoire français. Le sol stockerait en France près de 3 milliards de tonnes de carbone dans les 30 premiers centimètres.
La baisse de la biodiversité dans les sols est une menace soupçonnée par les chercheurs. Un phénomène pas irrémédiable non plus : alors que les systèmes de culture intensive mènent à une perte de diversité, les systèmes de rotation augmentent la présence de microorganismes et la richesse du milieu.
Enfin, le tassement des sols, lié en partie à l'utilisation d'engins agricoles, mène à une perturbation des fonctions du milieu : filtration de l'eau, asphyxie des sols, échange de gaz à effets de serre… Si certains sols peuvent se restructurer naturellement ou grâce au travail de l'homme, d'autres, comme les sols limoneux pauvres en matières organiques, restent tassés.

Une problématique peu présente dans la réglementation

Le sol reste un milieu peut couvert par la science. Un grand inventaire devrait aboutir d'ici 2012 en France et accroître ainsi la connaissance sur cette problématique. La question de la protection des sols est également peu prise en compte par la réglementation. En France, il n'y a pas de réglementation globale et cohérente sur les sols, commente Didier Rat. On retrouve cette problématique dans la loi cadre sur l'eau, dans la réglementation relative à l'urbanisme mais la question de la protection des sols n'est pas au cœur de ces textes.
A l'échelle européenne, un projet de directive sur les sols est en discussion depuis plusieurs années, sans pour l'instant avoir abouti. Le dossier a été néanmoins remis sur la table des négociations lors de la présidence française de l'Union européenne et a été repris par la présidence actuelle. A suivre…

S.FABREGAT
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