Menace de grève du lait
[ 11/09/09 - 14H50 - actualisé à 17:43:00 ]
Le mouvement, déclenché à l'échelle européenne pour dénoncer l'effondrement des prix et les projets européens de libéralisation du marché, serait suivi, en France, par 25 à 30% des éleveurs du Grand Ouest et du Nord.
La grève du lait lancée le 10 septembre à l'appel de l'Association des producteurs de lait indépendants (APLI) est suivie par 25 à 30% des producteurs de lait dans le Grand Ouest, en Normandie, Bretagne, Pays de Loire et le Nord, a fait savoir ce vendredi, le président de l'organisation, Pascal Massol qui a par ailleurs souligné que ces régions représentaient plus de 60% de la production laitière en France.
Hors des frontières hexagonales, le mouvement s'est répercuté en Allemagne, Belgique, Luxembourg, et en Italie. En Belgique, ce matin, des dizaines de producteurs laitiers ont déversé des citernes de lait sur une autoroute et des actions de "sensibilisation" ont eu lieu sur les places de plusieurs villes du pays.
Objectif de ces éleveurs laitiers réunis au sein de l'European Milk Board : dénoncer l'effondrement du prix du lait dans un contexte de dérégulation du marché programmée par Bruxelles.
La "grève du lait", c'est en fait la grève des livraisons du lait qui est trait dans les élevages. "Puisque notre matière n'a plus de valeur, plus de commerce avec notre matière" explique l'Apli. "On va essayer de jeter le moins de lait possible et organiser dans toutes les grandes villes des opérations pacifiques pour informer les consommateurs. On va transformer le lait chez nous (fromage, beurre, yaourt) mais on aura pas les moyens de tout donner car il y a trop de lait", a ainsi précisé Pascal Massol à l'AFP. "Le lait frais sort de la ferme à 27 centimes et le consommateur le paie 1,50 euro" a expliqué ce dernier, en dénonçant les marges prises par les industriels et les centrales d'achats.
Ultime argument, c'est aussi sur la question du produit que l'organisation minoritaire - créée en 2008 - veut interpeller les consommateurs. "Si on a pas un prix décent, on va être obligé de baisser la qualité du lait", en ajoutant par exemple de l'huile de palme dans l'alimentation du bétail, argumente-t-il. "Et si on continue on va vers un nouvelle vache folle !".
A Toulouse, une vingtaine d'éleveurs en grève ont effectué ce matin une distribution de lait place du Capitole à Toulouse, pour 25 centimes par litre pour le prix de la bouteille et du bouchon. Les producteurs de l'APLI assurent qu'ils veulent continuer à sensibiliser la population en donnant une partie de leur lait, le reste allant à l'égout. "24 centimes c'est le prix qu'on nous paie le litre de lait" expliquent-ils. "Nous voulons un prix de 40 centimes par litre et une stabilisation des cours en confiant la régulation des volumes aux producteurs par une information permanente sur l'état du marché", revendique une responsable du syndicat.
Les "grévistes" sont très sévères à l'égard de la FNSEA qui réprouve leur action. Evoquant le mouvement, les responsables du syndicat majoritaire (dont le président Jean-Michel Lemétayer est lui-même éleveur laitier) estiment dans un communiqué que la grève du lait "n'est pas une solution, encore moins une protection". "Qui peut croire à la chimère des 400 euros les 1.000 litres ?" dénoncent-ils. Le niveau négocié le 3 juin "reste insuffisant face à nos charges" expliquent-ils mais "il nous permet pour l'instant de connaître des niveaux de prix très supérieurs (entre 260 et 280 euros les 1.000 litres - ndlr) à nos principaux collègues européens".
La grève du lait est "peu suivie" en France et en Europe et "n'infléchira pas les positions de l'Union européenne" sur la suppression des quotas, a jugé aujourd'hui Jean-Michel Lemétayer. "Notre travail est de rallier les ministres des pays qui n'ont pas suivi la position défendue par la France et l'Allemagne pour réguler le marché", a estimé ce dernier, ajoutant que "certains ont des positions irréversibles, comme le Danemark, la Suède, le Royaume-Uni ou encore les Pays-Bas". Il faut qu'ils comprennent que "la volatilité des prix est insupportable et invivable", a-t-il expliqué soulignant que les agriculteurs vivent "une catastrophe" en raison de la baisse des prix dans les secteurs du lait, mais aussi de la viande ovine, des fruits et légumes et de la viticulture.
La grève du lait menace...à Lyon
par PierreGandonniere
Crise du lait : "Nous allons probablement être obligés d'aller au conflit"
Face à la chute des cours du lait et l' "échec" de Bruxelles pour sortir le secteur de la crise, l'European Milk Board, qui regroupe différents organismes européens de défense des éleveurs, menace depuis le printemps de lancer une grève du lait. Ses membres se réunissent jeudi 10 septembre à Paris pour statuer sur leur futur mode d'action. Grève ou pas grève ? Pour Daniel Condat, le nouveau président de l'Organisation des producteurs de lait (OPL), l'opération sera difficilement évitable.
partir de jeudi, quels scénarios sont envisageables ?
Daniel Condat : Il y en a plusieurs. Lancer une grève le jour-même, dans deux, dix ou quinze jours. Nous pourrions aussi lancer un nouvel ultimatum à la Commission européenne, qui a refusé lundi de baisser les quotas laitiers de 5 %, mais je crois peu à ce scénario, car cela fait plus d'un an que nous mettons Bruxelles et le gouvernement sous pression et que la situation n'évolue pas. Nous allons donc probablement être obligés d'aller au conflit.
Avec l'Association des producteurs de lait indépendant (APLI), nous avons organisé des centaines de réunions sur le terrain. Elles ont fait prendre conscience que la grève pouvait être une arme efficace. Nous avons rencontré au total 45 000 producteurs, soit la moitié de la profession, et beaucoup ont voté en faveur d'une telle action. Je pense que nous pouvons espérer qu'un tiers des éleveurs laitiers participeront dès le premier jour, puis qu'il y aura un effet boule de neige. C'était jusque-là un outil de pression. C'est aussi un outil de guerre.
La Coordination rurale, à laquelle l'OPL appartient, est le seul syndicat agricole français à promouvoir la grève. La FNSEA, elle, juge qu'il s'agit d'une aberration vue les difficultés des éleveurs. Son discours ne pourrait-il pas en dissuader certains ?
Je pense au contraire que ça commence à les faire réfléchir et qu'ils doivent se demander s'ils sont réellement défendus. Certes une grève peut avoir une incidence immédiate sur leur trésorerie, mais pas sur leur revenu global, car il leur restera encore six mois pour remplir leurs quotas annuels. Il n'y aura pas de perte sèche, et si nous arrivons à faire remonter le prix de la tonne de 30 ou 40 euros, ils auront vite récupéré la mise.
Que reprochez-vous à la Commission européenne ?
De faire d'un point de vue économique le contraire de ce qu'elle suggère d'un point de vue philosophique. Elle prône le développement durable et dans le futur système de production laitière qui se précise, les vaches seront entassées dans des bâtiments et ne sauront plus ce qu'est un brin d'herbe. On veut nous condamner à pratiquer une agriculture industrielle sur le modèle de ce qui se fait en Hollande.
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Bruxelles (awp/ats) - Tout comme leurs voisins européens, les producteurs de lait helvétiques se battent âprement contre la chute des prix. Le marché laitier suisse est passé d'un système de contingent de droit public à un système privé depuis le 1er mai dernier déjà, alors que les quotas ne tomberont qu'en 2015 au sein de l'UE.
Pendants européens du contingent laitier helvétique, les quotas enflamment depuis des mois la politique agricole de l'Union. Leur hausse annuelle de 1% a été rendue entre autres responsable de la chute du prix du lait dans les pays membres.
Lundi, les ministres de l'Agriculture de l'UE s'écharpaient à nouveau sur la décision d'arrêter pour une ou plusieurs années le relèvement des quotas. En Suisse, après la fin des contingents, les discussions tournent désormais autour des moyens à trouver pour stabiliser encore le marché.
Un groupe de travail planche actuellement sur une proposition. Le modèle repose sur trois piliers: il prévoit que les besoins en lait soient assurés par des contrats de plus d'un an. Ensuite, les invendus seraient négociés sur Internet dans une bourse du lait. Enfin, le reste serait lui dégagé du marché.
Le modèle doit être adopté par l'ensemble de la branche, estime Christoph Grosjean-Sommer, responsable de la communication de la Fédération des producteurs de lait (PSL), interrogé lundi par l'ATS. Les signes laissent penser que beaucoup comprennent la nécessité de trouver un compromis.
ats/rp
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Ecophyto 2018, « un engagement collectif »
Cette nouvelle déclaration de l’UIPP à l’encontre du plan Ecophyto 2018 a provoqué la réaction immédiate des défenseurs de l’environnement. « La réduction de moitié de l’usage des pesticides en France est un engagement collectif partagé par tous les acteurs réunis dans les négociations du Grenelle, y compris l’UIPP. Le remettre en cause est irresponsable », a rappelé Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à France nature environnement (FNE). À l’inverse, FNE s’est félicité de la création dans le cadre d’Ecophyto 2018 d’un nouvel indicateur pour quantifier l’utilisation des pesticides. Alors que les tonnages vendus étaient jusqu’alors la seule donnée disponible, le Nombre de doses unité (NoDU) se basé sur les doses de substances actives. Un progrès non-négligeable, sachant que les substances mises sur le marché sont de plus en plus concentrées, ce qui réduit les volumes, pas les pollutions.
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Entretien avec Gérard You. Économiste à l'Institut de l'élevage, spécialiste des questions laitières
Chute brutale : Le prix moyen du lait standard payé aux éleveurs en 2008 s'est élevé à 337 €/mille litres. Compte tenu du prix moyen payé en avril, on pourrait avoir un prix du lait moyen en 2009, autour de 270 à 280 € les mille litres. Cela ramènerait le prix du lait au niveau de ce qu'il était en 2006.
La France au frein. à l'issue de la campagne laitière 2008-2009, la France a réduit sa collecte malgré un quota national accru de 2,5 %. Elle termine la campagne avec une sous-réalisation record supérieure à 1 milliard de litres de lait. Ce qui correspond à 5 % de son droit à produire. Dans l'Union européenne, deux pays, les Pays-Bas et le Danemark ont totalement réalisé leur quota sur la dernière campagne. L'Italie qui demeure en excédent structurel n'a pas accru sa production en 2008.
L'Ouest mieux armé. Des éleveurs diversifiés dans les régions intermédiaires et dans les zones de montagne peuvent choisir d'arrêter : la motivation par le prix est un élément très important dans l'esprit des éleveurs laitiers. La résistance peut être plus importante dans le Grand Ouest, où les conditions climatiques sont favorables à la production fourragère. Les systèmes utilisant finement les ressources de l'exploitation, notamment l'herbe, peuvent faire le dos rond. Les systèmes économes et autonomes n'ont plus de marge et leur rémunération va être amputée.
Des concurrents redoutables. Le modèle danois n'est pas envisageable, ni transposable en France. Il repose sur une articulation voire une intégration forte entre éleveurs très modernisés, mais aussi très endettés, et une entreprise coopérative qui a le monopole de la transformation. Ce système est soutenu par le secteur bancaire.
La volatilité des prix. Ellepeut être gérée par contractualisation avec l'usine qui collecte ou avec l'interprofession. Mais les Français doivent garder en permanence un oeil sur leurs concurrents européens. Dans l'Europe à 27, la France ne pèse plus que 16 à 17 % de la production de lait.
Remontée possible des prix. Dans un premier temps, la chute des prix du lait dans tous les grands bassins va ralentir la croissance de la production mondiale à commencer par celle de l'Europe. De leur côté, les États-Unis, vont connaître un arrêt de croissance et pourquoi pas une contraction. Les prix y sont retombés au niveau des prix euopéens. Une offre mondiale moins dynamique, parallèlement à une reprise de la demande avec des prix des produits laitiers raisonnables, devrait entraîner un redressement des cours du prix du lait au premier semestre 2010.