Les délégues des sections régionales au congrès de Cherbourg. (© Terre-net Média) |
Lors du congrès de la Fnb qui s’est tenu à Cherbourg, l’heure consacrée aux interventions des sections bovines régionales a été l’occasion de faire remonter au niveau national les doléances des régions. Et de constater parfois l’absence d’unanimité des éleveurs sur certains sujets.
Ainsi, le bilan de santé de la Pac et le rééquilibrage des aides sont déclinés par chaque section en fonction des particularités et des sensibilités régionales. Seule l’instauration d’une prime à l’herbe de l’ordre de 150 €, rattachée au premier pilier, est revendiquée par toutes les sections. Pas son extension aux hectares de maïs fourragers.
Le couplage de l’aide à 100% de la Pmtva est « un rempart contre la disparition de l’élevage bovin », défend la section de l’Ouest. « Aussi envisager un découplage, même partiel, reviendrait à jouer à l’apprenti sorcier ». En Normandie, où les Dpu sont élevés en raison des forts chargements en production laitière et en bovins viande, «la réallocation de la part découplée des aides reviendrait à un rééquilibrage de l’élevage vers l’élevage ».
La section bourguignonne de la Fnb opterait plutôt pour une majoration de la Pmtva de 100€. La Normandie, pour un rééquilibrage reposant sur une franchise des Dpu pour ne pas remettre en cause l’historique.
De nombreuses attentes à satisfaire
Les sections régionales restent souvent attachées à des soutiens spécifiques à l’élevage qui prennent en compte certains particularismes. Les régions Paca et Bourgogne tiennent au maintien de l’Ichn et envisagent même de renforcer le dispositif existant. La région Centre propose, pour sa part, de créer une nouvelle Mae « zone intermédiaire » allouées aux exploitations polycultures- élevages.
« Une erreur stratégique de la Fnsea » (Jean Pierre Fleury) « Avoir confié à une association spécialisée, et en l’occurrence Orama, les pourparlers avec le gouvernement sur la mise en œuvre du bilan de santé de la Pac est une erreur. Etre favorable à l’unicité des aides du premier pilier revient à ne pas prendre en compte la nécessité de soutenir, avec des moyens appropriés, les filières bovine et ovine en tenant compte de leurs spécificités. Et faire financer par défaut cette différenciation par le second pilier, est inenvisageable. On s’oriente par conséquent vers un arbitrage politique car il est trop tard d’envisager un arbitrage à l’intérieur de la Fnsea ». |
En fait, les éleveurs attendent avec impatience les décisions gouvernementales sur le bilan de santé de la Pac. Mercredi, ils s'étonnaient que Michel Barnier, ministre de l’Agriculture, venu à Cherbourg, continue à laisser planer un certain doute sur le taux de découplage de la Pmtva.
Or, Bruxelles conçoit qu’un taux de couplage de 100% est essentiel pour reconnaître la spécificité de l’élevage bovin allaitant, français en particulier puisqu’il concentre à lui seul 40% du cheptel européen. En fait la question de fonds, selon Jean Pierre Fleury, le nouveau secrétaire général de la Fnb, réside dans le fait de savoir « si le soutien à l’élevage allaitant passera par une aide à la tête ou par une aide à l’hectare de fourrage avec un minimum de chargement ».
Autres divergences
Des divergences entre les sections sont aussi apparues sur la manière dont l’épidémie de Fco est traitée. Une proposition de fixer au niveau national le tarif d’intervention des vétérinaires a été émise par la section Nord-Est. « Nous voulons engraisser les animaux, pas les vétérinaires », a déclaré son représentant. Celle du ministre de « laisser aux éleveurs la possibilité de vacciner leurs animaux lorsque la vaccination est facultative et qu’elle ne nécessite pas de certification » a été bien reçue.. .