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environnement

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Poudre suspecte chez Monsanto: du «maïs écrasé»

25 Novembre 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

Créé le 25.11.09 à 16h50
Mis à jour le 25.11.09 à 16h50  | 3 commentaires
Du maïs OGM de Monsanto MON 810.
Du maïs OGM de Monsanto MON 810./F. DURAND / SIPA

DERNIERE MINUTE - Trois sites de l'entreprise ont reçu des enveloppes suspectes...

Deux enveloppes contenant de la poudre blanche suspecte ont été reçues mercredi matin au siège de Monsanto Agriculture France, à Bron, dans la banlieue de Lyon.

Leur découverte a entraîné l’intervention de la police et de la cellule chimique des sapeurs pompiers qui ont pris en charge les produits en vue d’analyse. «Il s’agirait de maîs écrasé», a indiqué à 20 Minutes.fr le procureur de la République de Lyon Xavier Richaud.

Les destinataires conduits à l'hôpital


Deux autres antennes de Monsanto, en Eure-et-Loire et à Bruxelles, auraient également reçu des enveloppes similaires. Les destinataires des enveloppes au siège de Bron ont été conduites à l’hôpital où elles ont été vues par un médecin.

«Elles n’ont rien», a précisé le procureur. Ces enveloppes suspectes ont été reçues le jour où la cour d'appel de Bordeaux a rendu son arrêt dans une affaire d'action anti-OGM menée en 2006 à Lugos par 12 faucheurs, dont le député européen José Bové.
A Lyon, Frédéric Crouzet et Carole Bianchi
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Massif filtrant végétalisé

25 Octobre 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

Massif filtrant végétalisé
D’un coût raisonnable et d’un intérêt agronomique certain, le massif filtrant végétalisé semble être un système intéressant pour le traitement des effluents peu chargés.
«C’est une aberration d’aller remplir sa tonne à lisier d’effluents peu chargés » s’indigne Vincent Houben, chef du pôle végétal à la chambre d’Agriculture de Maine-et-Loire. Mais comment gérer ces eaux sales qui n’apportent que très peu de matière fertilisante aux cultures ? Le massif filtrant végétalisé se présent comme une solution intéressante. Le système vient d’obtenir l’agrément du ministère de l’Agriculture, mais il est encore très peu répandu : une vingtaine d’exploitations en France l’utilisent, dont cinq en Maine-et-Loire, département pilote.
Les effluents, provenant d’une fumière, s’écoulent vers un filtre à paille, sorte d’aire bétonnée en pente, encadré de bottes de paille. Les jus, filtrés par cette paille, sont ensuite écoulés vers une fosse. Une pompe les prélève pour les asperger régulièrement sur un massif composé de roseaux et d’eucalyptus, via un tuyau de PVC perforé, disposé au milieu des végétaux. Ces derniers étant permanents, pas de risque que l’eau stagne sur le sol pendant la période hivernale.
« On apprécie l’absence d’odeurs »
La chambre d’Agriculture a travaillé environ cinq ans pour en arriver à mettre au point ce système. Francis
de Bersacques, technicien à l’époque (aujourd’hui retraité) est le premier à s’être équipé d’un massif filtrant végétalisé, à Montreuil-Juigné. « C’est très facile à installer, et ça peut convenir à beaucoup d’élevages, non seulement les élevages laitiers, mais aussi les élevages de volailles. » L’intérêt agronomique est indéniable, le massif s’intègre dans le paysage (sauf peut-être le filtre à paille !), et la fosse ne présente pas de danger. « Ce que l’on apprécie, c’est l’absence d’odeurs ! » sourit Francis de Bersacques. Car le traitement est continu. Et puis c’est
un dispositif « écologique »,
complète Vincent Houben. « Avant de se lancer dans un tel investissement, il faut penser à optimiser les équipements existants, conseille le chef du pôle végétal à la chambre de Maine-et-Loire. Cela permet de réduire le coût. »
« Quand on calcule tout, on y gagne ! »
A Saint-Lézin, près de Chemillé, Jean-Claude Gi-rard est parmi les premiers à s’être équipé. Son massif filtrant est opérationnel depuis trois semaines, mais cela fait déjà deux ans qu’il a implanté son filtre à roseaux et eucalyptus. « Pendant deux ans, j’ai dû désherber et arroser régulièrement. La fumière a été réalisée en juin dernier et le filtre à paille vient d’être terminé. » : 38 eucalyptus, 900 pieds de roseaux sur 40 mètres de long et 7 mètres de large. L’équipement
global lui a au total
coûté 30 000 euros, soit 10 000 euros par rapport à son projet initial (fosse et asperseur). « Quand on calcule tout, on gagne de l’argent, explique l’éleveur. Avant je transportais tous ces effluents dans une tonne à lisier. Je brûlais du carburant pour transporter de l’eau, et en plus ça martyrisait le terrain ! Là je n’ai plus rien à faire. » L’entretien est effectivement sommaire : changer les bottes de paille tous les six mois, couper les roseaux sec en février, désherber si nécessaire, étêter les eucalyptus lorsqu’ils sont à 4 ou 5 mètres de haut. C’est tout.

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Agriculture : Les pesticides ont le vent en poupe !

29 Juin 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

 
La France est le premier consommateur européen de produits phytosanitaires.©Johannes Braun/Naja
Renforcée par une hausse de 14 % de son chiffre d’affaires en 2008, L’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) réaffirmé ses « réserves » quant à la réduction de 50 % de l’utilisation de pesticides prévue par le plan Ecophyto 2018. France nature environnement dénonce une attitude « irresponsable ».
Dans un contexte d’augmentation des surfaces cultivées, le temps est au beau fixe pour les producteurs de pesticides. L’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) vient en effet d’annoncer une hausse de 14 % de son chiffre d’affaires en 2008, à plus de 2 milliards d’euros, pour une augmentation des volumes de 2 % à 78 600 tonnes. Sereine, l’UIPP prévoit un chiffre d’affaires stable pour 2009. Une tendance qui va à ne va pas dans le sens de la réduction de moitié du recours aux pesticides dans les 10 ans prévue par le plan Ecophyto 2018. Les producteurs de produits phytosanitaires n’ont d’ailleurs pas hésité à exprimer leurs « réserves » quant aux « mesures arbitraires », lancées l’an dernier par le ministre de l’Agriculture Michel Barnier dans le cadre du Grenelle.

Ecophyto 2018, « un engagement collectif »

Cette nouvelle déclaration de l’UIPP à l’encontre du plan Ecophyto 2018 a provoqué la réaction immédiate des défenseurs de l’environnement. « La réduction de moitié de l’usage des pesticides en France est un engagement collectif partagé par tous les acteurs réunis dans les négociations du Grenelle, y compris l’UIPP. Le remettre en cause est irresponsable », a rappelé Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à France nature environnement (FNE). À l’inverse, FNE s’est félicité de la création dans le cadre d’Ecophyto 2018 d’un nouvel indicateur pour quantifier l’utilisation des pesticides. Alors que les tonnages vendus étaient jusqu’alors la seule donnée disponible, le Nombre de doses unité (NoDU) se basé sur les doses de substances actives. Un progrès non-négligeable, sachant que les substances mises sur le marché sont de plus en plus concentrées, ce qui réduit les volumes, pas les pollutions.
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Vers la fin d'une agriculture intensive ?

27 Avril 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

Marie-Monique Robin, l'auteur et la réalisatrice de l'enquête « Le monde selon Monsanto », sera présente au Rex ce mardi soir pour une projection-débat.

La journaliste Marie-Monique Robin, auteur du livre et réalisatrice du film Le monde selon Monsanto sera à Pontivy ce mardi. Pour débattre des conséquences d'une agriculture intensive.

Entretien

 

Votre livre est paru en mars 2008. Pensez-vous que la situation peut changer grâce, entre autre, à votre travail ?

Absolument, les esprits changent. Pour Monsanto, les mauvaises nouvelles s'accumulent. La culture de l'OGM 810 vient d'être interdite en Allemagne, à la suite de cinq pays européens, dont la France. Les cultures deviennent résistantes à certains pesticides, comme le Round Up, lui aussi produit par Monsanto. Nous pouvons raisonnablement penser que l'agriculture intensive disparaîtra et avec elle l'usage de ces produits. Je suis très optimiste.

Comment vous êtes-vous intéressée à une firme comme Monsanto ?

Je suis journaliste depuis 25 ans et j'ai fait de nombreux reportages sur les questions agricoles dans le monde. À chaque fois, je retombais sur Monsanto ! Ils sont partout. J'ai commencé à collecter des informations, pour arriver finalement à cette enquête.

Lors des rencontres que vous organisez dans le monde entier, vous arrive t-il d'être face à des personnes sceptiques ?

Non. Mon livre, et le film, sont imparables. J'ai vérifié la moindre information. En général les gens sont très choqués, mais je n'ai rencontré personne qui m'ait dit « je ne vous crois pas ».

Vous connaissez bien cet environnement ?

Mes parents étaient agriculteurs, en intensif. Ils avaient créé un groupement avec cinq agriculteurs. Ils utilisaient énormément de pesticides. Sur les cinq, deux sont morts, d'un cancer du foie et d'une leucémie. Un troisième, mon oncle, est atteint d'un cancer de la prostate. Aujourd'hui ils font le rapport. Chez vous, en Bretagne, avec l'envol de l'intensif ces trente dernières années, il serait intéressant de connaître le nombre de malades chez les agriculteurs.

Comment réagissent-ils quand ils découvrent votre film ?

Ils sont très émus. Ce sont des victimes, mais il y a un fort sentiment de culpabilité. Pourtant ils ne savaient pas, une firme comme Monsanto n'a jamais émis le moindre doute sur les risques sanitaires de ces produits.

Que peuvent-ils faire ?

Je les pousse à porter plainte contre X. Évidemment, il est très difficile de prouver le lien direct entre un cancer et l'usage d'un pesticide. Mais si de très nombreuses personnes commencent à porter plainte, il y aura forcément une réaction. Les pouvoirs publics ne pourront pas ignorer le problème. J'ai d'ailleurs en tête le projet d'une fondation, pour aider ces victimes à porter plainte.

Quel sera le sujet de votre prochaine enquête ?

L'impact des pesticides sur la santé justement. De façon générale les causes environnementales des cancers. Il est clair qu'il y a une augmentation très importante des cancers depuis 25 ans. On peut la mettre en lien avec l'usage des pesticides. Tant pour les agriculteurs qui y sont directement exposés, que pour le consommateur.

 

Recueillis parIsabelle JARJAILLE.
Ouest-France
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Les vertus du fumier

12 Avril 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement



Cette semaine nous allons parler d'amélioration du sol. En effet, le fumier peut être utilisé pour de nombreuses choses.
IL peut servir de combustible pour faire la cuisine (En Inde), pour se tenir chaud l'hiver (En Mongolie avec la bouse de yack), faire du papier (avec de la bouse d'éléphant en Inde ou du fumier de kangourou en Australie). Pour notre part, nous nous contenterons de l'employer au jardin pour améliorer nos récoltes ou avoir de plus belles fleurs.
L'avantage majeur du fumier c'est que ça reste un produit naturel qui retourne à la terre. Le fumier, tout comme le compost, est un amendement. La différence avec le terme engrais, c'est que le fumier est surtout là pour améliorer la structure du sol, c'est-à-dire rendre une terre argileuse plus friable ou alourdir une terre sableuse par exemple.
Grâce aux micro-organismes contenus dans le fumier, la vie microbienne du sol va redémarrer et des réactions chimiques vont avoir lieu. Au final un sol plus facile à travailler. Malgré tout, le fumier amène aussi de l'azote, du phosphore et de la potasse avec des pourcentages différents selon le type de fumier et l'état de décomposition. En moyenne, une tonne de fumier peut amener 4 à 5 kg d'azote, 2 à 3 kg d'acide phosphorique et 5 à 6 kg de potasse soit des pourcentages quand même assez faibles.
Le fumier est donc idéal pour amener toutes sortes de bébêtes microscopiques qui vont améliorer le sol mais il y aura quand même besoin d'un complément d'engrais (naturels de préférence). Inversement, un engrais ne vous aidera pas à améliorer la structure d'un sol c'est pourquoi fumier et engrais ne se remplacent pas, ils se complètent.

Différents fumiers;
Si vous avez le choix, préférez les fumiers dits chauds (de cheval, âne, mouton, etc.) pour les terres argileuses. On les étale et on attend, on dit qu'ils « chauffent le sol » ou qu'ils constituent des « couches chaudes ». Concernant les fumiers froids (de bovins, porcs, etc.), utilisez-les pour les sols siliceux et calcaires. Pour les fumiers « froids » qui se décomposent lentement, les apports doivent se faire en automne- hiver pour le printemps suivant. Concernant les fumiers « chauds » vous pourrez les épandre au printemps mais il faudra tout de même attendre un mois et demi avant de semer derrière.
Il faut apporter environ 500 kg de fumier pour 1 000 m² (1 mètre cube de fumier pèse 400 kg lorsqu'il est frais et 7 à 800 kg après tassement). Il suffit d'appliquer la dose précitée tous les 3 ans pour entretenir un taux humique convenable. Pour le fumier en granulés, selon le dosage et les compléments, regardez bien sur le sac la dose à employer. Le fumier de bovin frais améliore les terres légères. Il contient beaucoup de phosphore, c'est par contre le moins pratique des fumiers dans sa mise en place, surtout lorsqu'il n'est pas bien décomposé car c'est un fumier assez gras (c'est pourquoi il faut éviter de l'utiliser en sol argileux, sauf éventuellement s'il est sous forme de granulés).
Le fumier de cheval ou d'âne frais améliore les terres lourdes par son pouvoir asséchant. Il est riche en azote et très chaud. Il a l'avantage d'assécher les sols où la rétention d'eau est marquée.
Le fumier de moutons et de chèvres frais améliore les terres lourdes, c'est le plus riche en matières organiques.
Son action est plus durable que celle du fumier de cheval, mais moins que celle du fumier de vache.
Le fumier de volaille améliore les terres lourdes mais il comporte cinq fois plus d'azote que les autres fumiers, azote assimilable trop rapidement. Ce fumier donne donc des plantes qui se goinfrent vite et qui deviennent alors trop fragiles. Utilisez-le avec modération.
Le fumier de porc est froid et très aqueux, il est de mauvaise réputation et son action semble de peu de durée. Cependant certains légumes comme le céleri et le poireau l'apprécient beaucoup. Il est riche en potasse et a une action répulsive nettement marquée sur les taupes.
Pour l'odeur de ces fumiers, cela vient de la nourriture des animaux ; plus les bêtes mangent des protéines, plus ça sent mauvais. Renseignez-vous un peu avant.

Emplois;
Quel que soit le fumier que vous souhaitez épandre, il ne faut surtout pas l'épandre frais à la sortie de la soue à cochon, de la stabulation, de l'écurie… Il faut garder votre fumier dans un coin en le retournant de temps en temps pendant plusieurs mois et ensuite vous pourrez l'utiliser. Pour une bonne assimilation du fumier que vous mettez, il faut bien penser à l'incorporer dans les premiers centimètres du sol.
À la semaine prochaine pour aller dans le potager.


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Pouvoirs du maire - Gestion de nuisances

12 Avril 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

Il appartient au maire d'enjoindre les propriétaires des dépôts de déchets agricoles de prendre les mesures qui s'imposent.
Afin de ne pas générer de risques de pollution des eaux et de gêne au voisinage, les dépôts de déchets agricoles doivent être implantés conformément aux dispositions du règlement sanitaire départemental, qu'il s'agisse de dépôts provenant d'un élevage familial ou d'un élevage agricole non soumis à la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 modifiée relative aux installations classées. En application des articles L. 1311-1 et L. 1311-2 du Code de la santé publique, le maire doit veiller au respect des dispositions du règlement sanitaire départemental. En outre, au titre de son pouvoir de police générale, précisé à l'article L. 2212-2 du Code général des collectivités territoriales, le maire doit assurer la salubrité publique. Il doit donc faire cesser toute cause d'insalubrité sur le territoire de sa commune. Dans ces conditions, il appartient au maire d'enjoindre les propriétaires des dépôts de déchets agricoles de prendre les mesures qui s'imposent. Ces mesures doivent être proportionnées aux circonstances pour supprimer les nuisances constatées (Conseil d'État, 27 juillet 1990, commune d'Azille). Par ailleurs, le règlement sanitaire départemental prévoit des sanctions pénales en cas d'infractions à ce règlement. Elles sont constatées par les officiers et agents de police judiciaire visés aux articles L. 2122-31 et L. 2212-5 du code général des collectivités territoriales.

Question écrite n° 01483 de Jean Louis Masson, Réponse publiée JO Sénat 9 mars 2009
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"Nourrir 9 milliards d'humains sans OGM, c'est possible"

18 Février 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

Qu'est ce que l'agroécologie?
Marc Dufumier explique en quoi consiste l'agroécologie.


Il s'agit de l'agronomie la plus efficace possible, basée sur nos savoirs scientifiques. C'est une agronomie savante et véritablement minutieuse, puisqu'elle doit tenir compte du fonctionnement global de l'écosystème. L'objet du travail n'est plus la plante seule, ni même le sol. C'est tout le travail conjoint par les cycles du phosphore, de l'eau, du carbone, de l'azote, sur lequel on va travailler afin d'optimiser la production, et nourrir 9 milliards de personnes en 2050. Dans l'agroécologie, il faudra utiliser au mieux les ressources renouvelables: le soleil, mais aussi le carbone et l'azote de l'air. L'agriculture écologique utilisera moins de produits issus de l'exploitation des ressources non renouvelables comme le gaz ou le pétrole, c'est-à-dire les engrais chimiques et pesticides.

Pourquoi la modification du génome (OGM) ne serait-elle pas la solution?
Pour la simple et bonne raison que la génétique n'est pas le facteur déterminant de la culture d'une plante dans la nature. C'est l'écosystème tout entier qui détermine un rendement optimal, c'est-à-dire une production maximum pour des coûts minimums. Nous ne pouvons absolument pas prévoir quelles seront les conséquences des cultures en plein champ d'OGM. En revanche, nous avons la certitude que ces derniers constituent de très fortes pressions de sélection sur les autres êtres vivants.

Avez-vous un exemple concret?
En Chine, pour éviter que les capsules du coton ne soient dévorées par les chenilles, on a cultivé du coton Bt [NDLR: composé d'un gène issu d'une bactérie produisant de la toxine botulique qui agit comme un insecticide]. Or, celui-ci a favorisé le développement d'une autre espèce de chenille, qui elle, mange les feuilles... mais a développé par ailleurs une résistance à la toxine. Résultat, les cultures ont été envahies par cette chenille qui mangeait à la fois feuille et capsule. Tout cela, malgré la modification génétique, pour en venir à l'épandage de nouveaux insecticides. Dans la mesure où les écosystèmes sont extrêmement complexes et que nous sommes loin de les maîtriser, les OGM ne peuvent être cultivés en plein champ. C'est trop risqué. On ne peut donc compter sur ces cultures pour nourrir les futures générations.

Mais en quoi les OGM sont-ils tellement différents des variétés créées par l'homme depuis le Néolithique?
En réalité, les OGM sont en totale continuité avec l'agriculture pratiquée dans les pays riches depuis un siècle et demi, et les pays en développement depuis un demi-siècle. C'est cette agriculture-là, qu'on appelle productiviste, qui a constitué une vraie rupture avec l'agriculture développée depuis le Néolithique. Autrefois, le paysan était maître de ses créations variétales. Dans un champ de maïs sud-américain par exemple, il choisissait les plus beaux épis, et parmi ceux-ci, les plus beaux grains, qu'il hybridait entre eux. Au cours de l'Histoire, d'autres critères de sélection comme le goût, la facilité de culture, se sont ajoutés, mais il restait un critère inaliénable: l'adaptation de la nouvelle variété à son environnement. Et non pas l'inverse! Et comme chacun faisait ces hybridations dans son écosystème, on est parvenu à une énorme biodiversité culturale, et animale.

Quand les choses ont-elles changé?
Lors de la révolution industrielle, les hommes ont commencé à investir d'énormes quantités d'argent dans la création de variétés. Pour amortir ces millions, ils ont dû vendre de très gros volumes de semences. Il a fallu évidemment mettre de côté certains critères de sélection, jusqu'à n'en garder plus qu'un : le rendement par hectare. En parallèle, les cultivateurs ont gommé les caractéristiques locales, rédhibitoires si l'on voulait cultiver sous toutes les latitudes, comme les différences de sensibilité à la durée du jour et de la nuit, qu'on appelle photopériodisme.

Ces plantes n'étaient donc pas adaptées à leur environnement?
Clairement, non. Et ce, d'autant plus qu'elles n'étaient efficaces que dans les conditions expérimentales dans lesquelles elles avaient été créées. A savoir, un environnement très contrôlé, sans cailloux ni insectes. Mais lorsqu'il a fallu cultiver en plein champ, ces plantes, qui n'avaient pas été sélectionnées sur d'autres critères que le rendement, n'ont pas résisté aux attaques de champignons, insectes, et maladies. D'où la nécessité des engrais et pesticides chimiques de synthèse.

L'agroécologie apporte la qualité, certes. Mais comment produire en quantités sans engrais?
Le soleil, l'azote, la potasse, le phosphore et les éléments minéraux sont aujourd'hui sous-utilisés, alors que ce sont eux, les vrais facteurs de croissance! Aujourd'hui, nos engrais azotés sont fabriqués par le gaz naturel de Russie. Les protéines qui nourrissent notre bétail viennent du Brésil. Nous pouvons faire autrement. Ces protéines peuvent être fabriquées par les légumineuses (luzerne, fèves, pois chiches, lentilles, trèfle, etc.), combinées à la rotation des cultures. Mis à part la rupture technologique, et le fait d'avoir franchi une barrière entre espèces, les OGM continuent dans la même logique que l'agriculture productiviste et ne résolvent rien. Croire que la production des pesticides par la plante elle-même permettra de s'en affranchir est une fuite en avant.

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Appauvrissement des sols : retour sur la responsabilité de l'agriculture intensive et de l'urbanisation

10 Février 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

AGRICULTURE - Actu-Environnement.com - 09/02/2009
 
Essentiel pour l'environnement, le sol est une ressource fragilisée par les activités humaines. L'agriculture intensive et l'étalement urbain contribuent à son appauvrissement. L'érosion et l'imperméabilité sont les principaux risques en France.
 
     
Le sol est en position d'interface dans l'environnement. Il échange en permanence des flux, que ce soit du gaz, de l'eau, des particules, et constitue donc un maillon essentiel de l'environnement, encore peu pris en compte aujourd'hui, analyse Dominique Arrouays, directeur d'Infosol à l'Institut scientifique de recherche agronomique publique (INRA). Produire les aliments, réguler le cycle et la qualité de l'eau, stocker du carbone, recycler les matières organiques, entretenir la biodiversité, fournir des matières premières… Les fonctions du milieu sol sont multiples et essentielles à la vie végétale, animale et anthropique. Au cours du temps, l'homme a plus ou moins profondément modifié les sols par la culture, l'industrie mais aussi l'urbanisation, entraînant parfois une fragilisation de ce milieu. Un milieu non renouvelable à l'échelle du temps humain, qui perd plus vite qu'il ne peut se reconstituer. La formation des sols est en effet très lente.
Si la connaissance des sols est imparfaite aujourd'hui , d'après Didier Rat, chargé de mission au bureau des sols et de l'eau du ministère de l'agriculture et de la pêche, les spécialistes s'accordent pour dire qu'il y a une dégradation de la qualité des sols, avec un discours plus ou moins alarmiste… Pour Dominique Arrouays, les sols ne sont pas morts, il y a encore des milliards de microorganismes dans le milieu . Mais des menaces existent néanmoins du fait de leur appauvrissement. La Commission européenne en a identifié 8 en 2002. Selon Dominique Arrouays, l'érosion et l'imperméabilité des sols due à une « bétonisation » des territoires constituent les principaux risques en France.

« Un grand département français disparaît tous les dix ans » sous le béton

L'aménagement des sols, l'étalement urbain et l'industrialisation ont modifié la structure des sols. L'urbanisation mènerait ainsi en France chaque année à la perte de 60.000 hectares de sol sous le béton, soit l'équivalent d'un grand département français qui disparaît tous les dix ans, selon Demonique Arrouays. Une tendance qui s'accélère aujourd'hui et qui pose des questions de concurrence des sols notamment avec la fonction nourricière de la terre. Cette « bétonisation » mène également à une imperméabilité des sols qui perdent ainsi leur fonction de tampon et de filtre. Ce ne sont pas tant les villes qui posent problème que ce qui va avec : parkings de supermarché, infrastructures de transport, industrialisation… explique le directeur d'Infosol-INRA.
L'érosion des sols, phénomène naturel, est lui aussi exacerbé par l'activité humaine. Ce phénomène constitue la principale menace en Europe (45 % des sols concernés) et en France (25 % des sols touchés). Selon l'INRA, la vitesse de formation d'un sol est de 0,1 à 0,02 mm par an alors que l'érosion moyenne exporte 1 mm de sol en un an. Si aujourd'hui l'érosion aurait tendance à diminuer en France du fait de l'augmentation des surfaces forestières, les grandes plaines limoneuses du Nord et du Sud Ouest sont particulièrement affectées par ce phénomène. L'érosion hydrique, causée par la pluie et le ruissellement, est la plus préoccupante.
La contamination au plomb, mercure et autres traces métalliques est quant à elle liée à l'industrie mais aussi aux transports. A 100 km autour de l'agglomération parisienne par exemple, s'étend une zone de contamination diffuse au plomb principalement liée à la circulation automobile. Si en France le constat n'est pas alarmant selon Dominique Arrouays, les zones urbaines et industrielles constituent néanmoins des points noirs. Enfin, les scientifiques se penchent aujourd'hui sur les polluants organiques persistants liés à l'utilisation de pesticides, des produits qui peuvent s'accumuler dans les organismes vivants et qui sont encore peu étudiés.

Agriculture intensive : asphyxie des sols et perte de diversité

La baisse des teneurs en matière organique, la baisse de la biodiversité et le tassement des sols sont quant à eux prioritairement imputables à l'agriculture intensive.
Ainsi, particulièrement en Lorraine, en Bretagne et en Franche Comté, l'intensification des pratiques agricoles mènent à une perte de matières organiques, ce qui influe directement sur la fonction de captage de gaz à effets de serre du sol. Un phénomène pas irrémédiable… Selon Dominique Arrouays, des études ont montré qu'en changeant les pratiques agricoles, on pouvait augmenter la présence des matières organiques et stocker dans les sols 2 à 3 millions de tonnes de carbone par an supplémentaires sur l'ensemble du territoire français. Le sol stockerait en France près de 3 milliards de tonnes de carbone dans les 30 premiers centimètres.
La baisse de la biodiversité dans les sols est une menace soupçonnée par les chercheurs. Un phénomène pas irrémédiable non plus : alors que les systèmes de culture intensive mènent à une perte de diversité, les systèmes de rotation augmentent la présence de microorganismes et la richesse du milieu.
Enfin, le tassement des sols, lié en partie à l'utilisation d'engins agricoles, mène à une perturbation des fonctions du milieu : filtration de l'eau, asphyxie des sols, échange de gaz à effets de serre… Si certains sols peuvent se restructurer naturellement ou grâce au travail de l'homme, d'autres, comme les sols limoneux pauvres en matières organiques, restent tassés.

Une problématique peu présente dans la réglementation

Le sol reste un milieu peut couvert par la science. Un grand inventaire devrait aboutir d'ici 2012 en France et accroître ainsi la connaissance sur cette problématique. La question de la protection des sols est également peu prise en compte par la réglementation. En France, il n'y a pas de réglementation globale et cohérente sur les sols, commente Didier Rat. On retrouve cette problématique dans la loi cadre sur l'eau, dans la réglementation relative à l'urbanisme mais la question de la protection des sols n'est pas au cœur de ces textes.
A l'échelle européenne, un projet de directive sur les sols est en discussion depuis plusieurs années, sans pour l'instant avoir abouti. Le dossier a été néanmoins remis sur la table des négociations lors de la présidence française de l'Union européenne et a été repris par la présidence actuelle. A suivre…

S.FABREGAT
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22 Janvier 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

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