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Massif filtrant végétalisé

25 Octobre 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

Massif filtrant végétalisé
D’un coût raisonnable et d’un intérêt agronomique certain, le massif filtrant végétalisé semble être un système intéressant pour le traitement des effluents peu chargés.
«C’est une aberration d’aller remplir sa tonne à lisier d’effluents peu chargés » s’indigne Vincent Houben, chef du pôle végétal à la chambre d’Agriculture de Maine-et-Loire. Mais comment gérer ces eaux sales qui n’apportent que très peu de matière fertilisante aux cultures ? Le massif filtrant végétalisé se présent comme une solution intéressante. Le système vient d’obtenir l’agrément du ministère de l’Agriculture, mais il est encore très peu répandu : une vingtaine d’exploitations en France l’utilisent, dont cinq en Maine-et-Loire, département pilote.
Les effluents, provenant d’une fumière, s’écoulent vers un filtre à paille, sorte d’aire bétonnée en pente, encadré de bottes de paille. Les jus, filtrés par cette paille, sont ensuite écoulés vers une fosse. Une pompe les prélève pour les asperger régulièrement sur un massif composé de roseaux et d’eucalyptus, via un tuyau de PVC perforé, disposé au milieu des végétaux. Ces derniers étant permanents, pas de risque que l’eau stagne sur le sol pendant la période hivernale.
« On apprécie l’absence d’odeurs »
La chambre d’Agriculture a travaillé environ cinq ans pour en arriver à mettre au point ce système. Francis
de Bersacques, technicien à l’époque (aujourd’hui retraité) est le premier à s’être équipé d’un massif filtrant végétalisé, à Montreuil-Juigné. « C’est très facile à installer, et ça peut convenir à beaucoup d’élevages, non seulement les élevages laitiers, mais aussi les élevages de volailles. » L’intérêt agronomique est indéniable, le massif s’intègre dans le paysage (sauf peut-être le filtre à paille !), et la fosse ne présente pas de danger. « Ce que l’on apprécie, c’est l’absence d’odeurs ! » sourit Francis de Bersacques. Car le traitement est continu. Et puis c’est
un dispositif « écologique »,
complète Vincent Houben. « Avant de se lancer dans un tel investissement, il faut penser à optimiser les équipements existants, conseille le chef du pôle végétal à la chambre de Maine-et-Loire. Cela permet de réduire le coût. »
« Quand on calcule tout, on y gagne ! »
A Saint-Lézin, près de Chemillé, Jean-Claude Gi-rard est parmi les premiers à s’être équipé. Son massif filtrant est opérationnel depuis trois semaines, mais cela fait déjà deux ans qu’il a implanté son filtre à roseaux et eucalyptus. « Pendant deux ans, j’ai dû désherber et arroser régulièrement. La fumière a été réalisée en juin dernier et le filtre à paille vient d’être terminé. » : 38 eucalyptus, 900 pieds de roseaux sur 40 mètres de long et 7 mètres de large. L’équipement
global lui a au total
coûté 30 000 euros, soit 10 000 euros par rapport à son projet initial (fosse et asperseur). « Quand on calcule tout, on gagne de l’argent, explique l’éleveur. Avant je transportais tous ces effluents dans une tonne à lisier. Je brûlais du carburant pour transporter de l’eau, et en plus ça martyrisait le terrain ! Là je n’ai plus rien à faire. » L’entretien est effectivement sommaire : changer les bottes de paille tous les six mois, couper les roseaux sec en février, désherber si nécessaire, étêter les eucalyptus lorsqu’ils sont à 4 ou 5 mètres de haut. C’est tout.

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