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environnement

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le retournement des prairies sont susceptibles de modifier substantiellement les résultats de cette étude

10 Février 2011 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

Étude Ademe sur les agro carburants : un bilan en demi-teinte !

La France est sur le point d’atteindre son objectif de 10 % d’énergie provenant d’agro carburants dans les transports en 2010. Mais l’utilisation de biomasses à des fins énergétiques comme carburants pour les transports, soulève depuis quelques années de nombreuses interrogations. L’ADEME vient de publier son étude très attendue sur « Analyse du cycle de vie des biocarburants de 1ère génération ». 

 

 

Enrichir la connaissance scientifique sur les biocarburants

Cette étude a été lancée en 2009 par le MEEDM, le ministère de l’Agriculture  conjointement avec l’ADEME et France AgriMer. Cette étude « répond aux recommandations du Grenelle de l’Environnement (engagement n° 58) préconisant une « expertise exhaustive et contradictoire du bilan écologique et énergétique des biocarburants de première génération». De plus, ce document répond également à la Directive « Energies renouvelables » du 29 avril 2009. L’Europe demande aux Etats membres d’incorporer dans les transports 10% d’énergies renouvelables produites de manière durable, avec pour critère une réduction de 35% des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux équivalents fossiles. La France doit ainsi remettre dans quelques mois son Plan d’action national en matière d’énergies renouvelables à la Commission européenne.

 

2 aspects fondamentaux

L’étude a permis de mettre en avant deux aspects fondamentaux :
1-     l’impact des biocarburants sur le changement climatique avec les émissions des gaz à effet de serre,
2-     l’efficacité énergétique avec la consommation des énergies non renouvelables.
Ainsi, les biocarburants produits en France présentent, sans tenir compte du carbone des sols, le bilan suivant :
* les gains nets en émission de gaz à effet de serre, par rapport à des carburants fossiles, sont de 60 à 70 % pour les biodiesels et de 50 à 65 % pour les bioéthanols.

Sans conteste, l’utilisation actuelle de biocarburants en France permet de remplacer chaque année l’utilisation de 2 400 000  tonne équivalent pétrole (tep).De plus, les résultats montrent que les éthanols et les esters d’huile usagée (EMHAU) et de graisses animales (EMGA) sont les grands gagnants. La fabrication d’éthanol de canne à sucre, d’EMHAU et d’EMGA nécessite 80% d’énergie en moins que le raffinage d’essence ou de gazole fossiles. Logiquement, ce même trio remporte également les lauriers de la moindre émission de CO2. Du champ à la roue, l’éthanol de canne à sucre génère 72% de CO2 en moins que l’essence. Les EMHAU et EMGA émettent environ 90% de moins que les gazoles classiques. Très bien, à ceci près que les meilleurs des agro carburants sont ceux qui sont issus des productions exotiques ce qui pose de nombreux problèmes.

Un bilan désastreux en termes de gaz à effet de serre

Par ailleurs, l’étude met en évidence la complexité du processus d’évaluation du bilan écologique « du puits à la roue » des biocarburants. Elle reste prudente et incomplète sur la question du « changement d’affectation des sols », et préconise des travaux complémentaires. L’origine des sols destinés à produire les végétaux, le retournement des prairies sont  susceptibles de modifier substantiellement les résultats de cette étude. D’après le communiqué de presse de France Nature Environnement(FNE), le bilan des agro carburants en matière de gaz à effet de serre en prenant en compte l’impact du Changement d’Affectation des Sols (CAS) est très mauvais. En effet, la transformation des forêts tropicales primaires en cultures industrielles de canne à sucre et de palmiers à huile destinées à faire rouler nos voitures est à l’origine d’émissions très importantes, liées au déstockage massif de carbone suite à la suppression du couvert forestier et à la dégradation des sols. Pour Lionel Vilain, conseiller technique agricole de FNE : « Les résultats de l’étude sont sans appel : lorsqu’on prend en compte les changements d’affectation des sols comme la déforestation notamment, l’impact effet de serre des agro carburants est le double de celui de l’essence ou du gasoil remplacé ! ».

L’avis Sequovia :
Les biocarburants constituent une des alternatives possibles aux carburants fossiles dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, la mobilisation des ressources naturelles pose un certain nombre de questions. La France ne peut ignorer les conséquences environnementales et humaines des politiques de promotion des agro carburants. Il est essentiel de prendre  en compte  le changement d’affectation des sols de la production d’agro carburant.
L’exemple de l’Indonésie avec l’huile de palme produite après avoir rasé des forêts destinées à produire des agro carburants est une catastrophe à la fois climatique et une atteinte à la biodiversité! En intégrant les émissions dues à la déforestation en Indonésie, le bilan des émissions des GES de l’huile est le double de celui du diesel qu’il remplace. En attendant l’arrivée des biocarburants de 2ème génération, il est intéressant de poursuivre ces études ou bien de passer directement au véhicule électrique !

A noter qu’un comité d’orientation chargé d’étudier la question des changements d’affectation des sols va être mis en place le mois prochain

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Coup de frein gouvernemental sur l'agriculture bio

21 Décembre 2010 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

Le projet de loi de Finances 2011 qui vient d'être adopté par le Sénat réduit de moitié le crédit d'impôts sur les revenus accordé aux agriculteurs convertis à l'agriculture biologique. Après l'environnement, le bio ça commence à bien faire ?...      Accusés de produire des aliments contenant des substances toxiques pour la santé du fait de l'usage intensif de pesticides de synthèse, d'appauvrir la terre par le recours massif aux engrais chimiques pour avoir des rendements de plus en plus élevés, d'assécher les cours d'eau pour irriguer les plantes, et de détruire la biodiversité, beaucoup d'agriculteurs gérant de petites exploitations se sont convertis à l'agriculture biologique, malgré les contraintes règlementaires très importantes, et les risques financiers. Et ils ont été encouragés dans cette démarche par différentes aides accordées par l'Etat : aides financières à la conversion et au maintien, remboursables, et aide fiscale annuelle sous forme de crédit d'impôts lorsque au moins 40 % des recettes proviennent d'activités relevant du mode de production biologique. Le montant du crédit d'impôt étant égal à 2 400 euros, majoré de 400 euros par hectare exploité selon le mode de production biologique dans la limite de 1 600 euros, soit un maximum de 4000€.
Ce crédit d'impôts avait été retenu pour remettre un peu de justice dans l'attribution des aides en ciblant surtout les petites structures qui n'en percevaient pas ou très peu.

Ces aides, le Gouvernement avait bien compris qu'elles étaient nécessaires pour développer rapidement l'agriculture biologique, et pour atteindre les objectifs fixés par le " Plan Agriculture bio " lancé en 2007, à savoir la conversion de 6% de notre surface agricole en production bio en 2012, et 20% en 2020.

Et elles ont été  relativement efficaces puisque la barre des 20 000 exploitations agricoles bio a été franchie en octobre dernier. Fin juillet 2010, on comptait 3000 nouvelles exploitations bio par rapport au 31 décembre 2009. Ce qui représentait un rythme de conversion en augmentation de 30% par rapport à la même période de l'année dernière.

Pour autant les terres agricoles bio ne représentent aujourd'hui que 2,5% de la surface agricole française. On est donc  encore très loin des objectifs du " Plan Agriculture bio ".

Le développement de l'agriculture biologique est pourtant une nécessité criante. En termes de santé publique bien sûr, car, faut-il le rappeler, le lien entre les pesticides retrouvés dans les produits agroalimentaires et un nombre croissant de maladies, dont le cancer,  ne fait plus aucun doute. En termes d'environnement aussi car la biodiversité est, on le sait, gravement menacée par l'utilisation des produits chimiques.  En termes d'emplois encore car dans les 15 prochaines années, 40% des agriculteurs vont partir à la retraite. Or les jeunes ont besoin de motivation pour prendre la relève. Et pour beaucoup  d'entre eux l'agriculture biologique représente un espoir, un travail noble, et une véritable mission qu'ils ont envie de mener. Enfin en termes économiques, le développement de l'agriculture bio  est indispensable car la demande en produits bio ne cesse d'augmenter. Et il est évidemment préférable d'encourager la production agricole bio sur nos terres  riches et abondantes,  plutôt que d'importer massivement des produits dont, par ailleurs, la certification bio n'est pas toujours garantie, du fait d'une réglementation beaucoup plus laxiste dans nombre d'autres pays, y compris de la Communauté Européenne, comme l'a démontré une enquête publiée par notre confrère L'Expansion.

Lire : Produits bio importés : faut-il les boycotter ?

Des économies qui vont nous coûter cher

Ce n'était donc vraiment  pas le moment de réduire l'aide fiscale accordée aux agriculteurs bio car nul doute que cette mesure va décourager beaucoup de candidats à la conversion et peut être même en amener d'autres à arrêter le bio.

Ce coup de rabot fiscal, qui va affecter essentiellement les petites exploitations, et qui ne rapportera à l'Etat que l'équivalent de 16 millions d'euros, risque en fin de compte de coûter beaucoup plus cher qu'il ne rapportera.

 

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Le compost agricole

10 Décembre 2010 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

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Pneus

2 Octobre 2010 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

 

 

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Samuel Génissel, un jeune agriculteur normand

25 Septembre 2010 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

Suite à la parution de l’article intitulé ‘Réduire la consommation de pesticides c’est possible’ nous avons reçu de nombreux commentaires de Samuel Génissel, un jeune agriculteur normand.

Nous en avons publié 2 mais j’ai souhaité publié le 3ème sous forme d’article car il témoigne des difficultés que peut rencontrer un jeune agriculteur pour diminuer sa consommation de pesticides. Je lui cède la parole :

Génissel Samuel, 31 ans

Je suis installé depuis sept ans en Normandie, sur une ferme laitière et céréalière. Je possède 45 vaches Normandes pour 260 000 litre de lait. Les mâles sont finis en boeuf, les femelles renouvellent les vaches soit 130 bovins à l’année (car les femelles et les boeufs sont élevés sur 30-36 mois).

La surface que je valorise est de 113 Ha avec 73 ha de culture (blé, 30Ha – maïs, 13,5 ha – orge, 12 Ha – tournesol, 10 Ha – luzerne, 8 Ha), 38 ha en prairies ainsi que 2 ha de verger pomme à cidre. J’ai un Bac s option écologie et un BTS Acse et fait des stages en Irlande et aux Pays Bas.

Dès mon installation, après un traitement contre le piétain-verse (1) j’ai eu envie de vomir, alors j’ai arrêté. L’année suivante Arvalis (2) déconseillait l’usage systématique de ce traitement, de rigueur à l’époque. Cela m’a rassuré alors j’ai repris le traitement en diminuant les quantités. J’avais déjà changé de pulvérisateur et le vendeur a conseillé de diminuer de 15% les doses car il était plus précis (le débit des buses se fait électroniquement et s’adapte à la vitesse). En même temps j’ai arrêté les insecticides aériens, j’ai aussi arrété le raccourcisseur sur le blé grâce à un choix variétal et un décalage de l’apport d’azote

Mais pour ce faire il a fallu que je change mon assolement (3). J’ai remplacé les pois par de la luzerne et le colza par le tournesol. La luzerne se désherbe rarement, la fauche suffit pour l’instant. Donc avec 6 ans de recul, zéro traitement. Quant au tournesol il demande juste un ou deux désherbages, mais son rendement est moindre. Je ne traite pas contre les pucerons du blé, orge ou tournesol car les dégâts (en Normandie) ne justifient pas le traitement. Le colza et les pois demandent au moins 3 insecticides et 2 désherbants et au moins un fongicide, pour rendre correctement. Il vaut mieux choisir des variétés un peu plus rustiques plutôt qu’un rendement qu’on n’atteint jamais.

De manière à valoriser les désherbants et fongicides (donc de diminuer les doses de 15 %), le mieux c’est d’avoir des hygrométries de 80% pour que la plante les absorbe (il y en a qui traitent le matin moi avec la traite je préfère le soir, donc pas de film ou internet au printemps). Le premier fongicide pourrait être remplacé par une sorte de vaccin à base d’algue. Je ne le fais pas encore. D’autres types de fongicides limitent de 20 à 30% la pression fongicide tout en apportant un engrais foliaire (j’essaye mais c’est cher).

J’ai deux points plus compliqués. Le premier concerne le traitement de semences contre les insectes qui les mangent. On peut le limiter sérieusement mais pas sur toutes les cultures de la rotation.

Le deuxième point ce sont les désherbants. Il faut maintenir la pression car si on laisse germer des chardons, des rumex des gaillets, des folles avoines on en a pour cinq ans à traiter plus ou à laisser le champ s’envahir.

Au final c’est plus de boulot (faut être réactif au temps, au vent, à la température, à l’hygrométrie) pour le même prix de vente.

Les labos vont gérés les fongicides et peut-être les insecticides (pièges) avec des composés naturels s’il y a de l’argent à ce faire. Mais honnêtement si il y a une chose pour laquelle je ne serai pas bio (avec le soin sur mes vaches. 2 interventions c’est trop peu. J’ai trop de parasites et maladies présentes) c’est arrêter de désherber. Les champs ce salissent très vite. Mes voisins bio laissent leurs champs se salir. Les éleveurs qui ont peu de céréales font le tour avec un sécateur et coupent les adventices (mauvaises herbes à notre production, car très envahissantes) à 5 personnes pour dix hectares. Hormis des immigrés personnes ne fera ce boulot et le coût de la main d’œuvre ne permet pas à mes voisins de le faire (hormis les éleveurs laits bio en grosses structures avec peu de céréales).

Mais dans le sud c’est plus facile car la pluviométrie plus faible limite les adventices (et les rendements) et le développement des parasites et maladies.

Par contre, réduire les produits phytosanitaires pourraient permettre comme pour les antibiotiques de limiter les résistances. Mes voisins ont des résistances à l’isoproturon (vieux désherbant blé) mais pas moi.

La lutte intégrée est dix fois plus complexes que mes pratiques. Il ne suffit pas d’arrêter de traiter. Il faut une connaissance très technique du milieu et des végétaux choisis comme la bande enherbée ou les haies le long des parcelles.

Je m’impose mes objectifs mais honnêtement j’aurai du mal à dire : faite comme moi, pour ce qu’on y gagne (économiquement). Mais il reste beaucoup de pistes à valoriser. On n’exploite aucunement les phéromones, les répulsifs limaces (validés en AB), ou l’utilisation de bactéries (non modifiés) comme parasites de certains insectes, voire la maladie cryptogamique. Avec un peu moins de généticiens et un peu plus d’écologue/agronome, la transition serait plus facile.

Honnêtement si vous voulez une agriculture écologique, faut vraiment commencer par l’exception alimentaire qui protégera autant les pays du sud que du Nord. Lula (4) et Chirac (ce n’est pas partisan) l’on déjà proposé car le meilleur moyen de garantir des pratiques plus écologistes c’est de maintenir une économie durable et un maximum d’acteurs agricole (de paysans). Car plus on a d’espace à gérer plus on simplifie le système, moins il est écologique.

(1) Maladie fongique des céréales (NDLR)

(2) ARVALIS-Institut du végétal, Institut de recherche appliquée en agriculture, met au point et diffuse des informations et des techniques permettant aux producteurs de céréales à paille (blé, orge, avoine, triticale, seigle, sorgho …), de protéagineux (pois, féverole, lupin), de pomme de terre, de maïs et de fourrages, de s’adapter à l’évolution des marchés agro-alimentaires et de rester compétitifs au plan international, tout en respectant l’environnement (NDLR)

(3) Rotation des cultures (NDLR)

(4) Président de la république du Brésil (NDLR)

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Dessechement des bouses, utilisées comme litiére

3 Septembre 2010 , Rédigé par jr Publié dans #Environnement

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