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actualite agricole

L’Europe gardera plusieurs modèles de production laitière

17 Septembre 2010 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

Henri Noël Lampaert, président du syndicat des producteurs de lait de l'Aisne

Henri Noël Lampaert, président du syndicat des producteurs de lait de l'Aisne - © l'agriculteur de l'aisne

Développer et renforcer les actions collectives, obtenir une politique d’accompagnement, avoir les consommateurs de son côté, ce sont des idées fortes qui devraient permettre un avenir plus serein aux éleveurs. C’est en tout cas ce qu’a annoncé Stanilav Jas avant d’expliquer la position du COPA-COGECA.

 

 

Construire une PAC harmonisée

 

«Tout se joue cette année et l’année prochaine dans la construction de la PAC» a lancé d’emblée Stanislav Jas avant de détailler la production laitière en Europe et les différences entre ses pays membres sur les coûts de production, les conditions climatiques, les races de bovins, les prix, les modèles de transformation (coopérative, privé…), les positions politiques… «Nous devons tenir compte de tous ces éléments pour construire une politique harmonisée».

 

Aujourd’hui, l’Union européenne à 27 compte 1 million de producteurs, dont 115 000 en Allemagne et 85 000 en France. Deux pays qui représentent à eux seuls 47 % de la production européenne, suivis par le Royaume Uni, l’Italie et les Pays-Bas. C’est dire le poids de l’Allemagne et de la France dans les négociations à venir.

 

 

 
Stanislav Jas, du COPA-COGECA

Stanislav Jas, du COPA-COGECA - © l'agriculteur de l'aisne

 

Des positions sur l’avenir de la production laitière se profilent

 

Alors comment construire l’avenir ? «Il nous faut une régulation» a-t-il expliqué clairement. «Avec la libéralisation et les interventions de Bruxelles, nous avons perdu des repères importants dans le secteur laitier. Un secteur qui a besoin de stabilité et d’équilibre. Mais aussi de prévisibilité pour faire des investissements sur le moyen et le long termes. Une variabilité des prix n’est pas adaptée et fragilise les exploitations laitières». Selon l’intervenant, Dacian Ciolos, commissaire à l’agriculture, se prononce pour la régulation. «La fin du régime des quotas doit être subordonnée à la mise en place d’un ensemble de mesures d’accompagnement et d’une orientation politique communautaire claire pour l’après 2015» a-t-il insisté. «Une plus grande compétitivité de l’Europe ne doit pas se faire au détriment du revenu et du prix payé aux producteurs et de l’abandon de l’élevage laitier dans les zones fragiles. D’autres pistes d’adaptation de la production aux marchés doivent être étudiées». C’est pourquoi le COPA-COGECA souhaite maintenir la préférence communautaire dans les négociations sur le commerce international, conserver tous les outils européens de gestion de marché existants, les paiements uniques et enfin, il entend réduire la volatilité des cours et cotations avec de nouvelles mesures de prévention et de gestion des risques à l’échelle de l’Union européenne.

 

 

Travailler collectivement pour mieux maîtriser le marché

 

La réflexion du COPA-COGECA vise l’amélioration du prix du lait, la réduction des coûts de production et des charges administratives, tout cela dans un marché plus transparent dans son organisation et sur l’origine des produits. L’organisation syndicale européenne veut assurer un équilibre entre les maillons de la chaîne alimentaire en renforçant notamment le poids des producteurs au travers d’une organisation forte face à la concentration de l’offre. «Les négociations devront être collectives». La contractualisation devient également essentielle aux yeux de Stanislav Jas.

 

Le groupe de haut niveau européen sur l’avenir du secteur laitier doit rendre un rapport à adopter le 15 juin dans lequel seront proposés les contours de la PAC d’après 2013 ainsi que le budget agricole entre 2013 et 2020. «Nous avons tenu compte de la nécessité des filets de sécurité, du rééquilibrage et de l’obtention d’un prix rémunérateur, et d’une juste répartition dans la filière. Nous y avons inclus la contractualisation qui permettrait d’équilibrer les marchés, le rôle des interprofessions et enfin le rôle des consommateurs. Toutes ces mesures doivent être mises en place avant 2015 pour les tester afin de les confirmer ou les infirmer dans les accords définitifs». La vision européenne a semble-t-il, évolué ces derniers temps. «Elle est davantage à l’écoute et prête à réfléchir sur un monde nouveau et le Parlement européen reste du côté des producteurs».

 

 

L’essentiel : maintenir une vraie politique agricole

 

Stanislav Jas en est sûr : «l’Europe continuera à avoir plusieurs modèles de production laitière». Et ce, malgré la concentration des industriels et de la grande distribution. «Un modèle unique européen n’existe pas et il serait illusoire qu’il s’en crée un dans l’avenir. En revanche, ces modèles vont entrer en concurrence et leur coexistence doit être corégulée pour le bien de tous». C’est pourquoi il est essentiel de maintenir une vraie politique agricole européenne dans l’intérêt des producteurs de lait, des entreprises laitières et des consommateurs.

 

gaetane trichet

 

 

 

(*) COPA-COGECA. Cette organisation syndicale au niveau européen représente les agriculteurs et les producteurs forestiers dans pour le COPA, les coopératives pour dans la COGECA. Stanislav Jas, de nationalité tchèque, est chargé des productions animales (lait, viande bovine, viande ovine et caprine, bétail de reproduction et miel).

 

 

 

Miser sur le collectif pour demain

 

«Dacian Ciolos, le nouveau commissaire européen à l’agriculture a confirmé en mars dernier, l’arrêt des quotas laitiers en 2015. Depuis plus de 2 ans, la FNPL s’implique dans ce dossier fondamental et complexe pour l’avenir des producteurs. Complexe, car il nécessite la remise en cause de la gestion de la maîtrise de la production qui existe depuis 1984 et parce qu’il demande un travail de structuration des producteurs» a expliqué Henri-Noël Lampaert. «L’objectif qui doit nous guider est de renforcer le pouvoir des producteurs au sein de la filière. En effet, la capacité de négociation d’un producteur de lait face à son transformateur est déséquilibrée du fait de sa taille économique» a-t-il insisté avant de revenir sur la contractualisation. «La relation contractuelle entre producteurs et transformateurs doit être encadrée par les pouvoirs publics par le biais de la loi de modernisation agricole. C’est aux producteurs d’en être les acteurs sans pour autant la subir. Pour fonctionner correctement, un guide de bonnes pratiques contractuelles, basé sur un document partagé, devra se mettre en place, avec l’esprit dans lequel la filière souhaite construire l’avenir».

 

Henri Noël Lampaert a cependant expliqué toute l’urgence d’organiser les producteurs au sein de structures collectives suffisamment importantes pour peser dans la négociation tarifaire régionale. «Pour notre région et notre département le pouvoir d’organisation collective doit être privilégié plutôt que l’individualisme, voué à l’échec. C’est tous ensemble que nous nous en sortirons»

 

 
 




L’Europe gardera plusieurs modèles de production laitière

Réagissez à l'article
10 juin 2010 Gaëtane Trichet Vu 147 fois
L´Agriculteur de l´Aisne
Publié dans Lait
Quelles sont les pistes à suivre en production laitière avant et après l’arrêt des quotas en 2015 ? C’est à cette question qu’a répondu Stanislav Jas, lors de l’assemblée générale du syndicat départemental des producteurs de lait le 27 mai à Samoussy.
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SPACE 2010 comme 2009

14 Septembre 2010 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

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La situation n'a rien à voir avec 2007

26 Août 2010 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

Interview de Benoît Labouille : Directeur général du cabinet de conseil Offre et Demande agricole

Benoît Labouille

Directeur général du cabinet de conseil Offre et Demande agricole

Des répercussions de la forte montée du prix du blé sont à attendre sur le poulet

Publié le 25 Août 2010

Si ce sont bien des éléments de production et d'offre, autrement dit des éléments de fondamentaux qui expliquent la forte progression du prix du blé, les investisseurs financiers ont joué un rôle d'accélérateur...
Les acteurs qui ont vendu des options (calls notamment) ont été contraints à acheter des lots sur le marché à terme au fur et à mesure que le marché est monté pour couvrir leurs options (principe de la gestion « en delta neutre »).
Par exemple, au 6 juillet, sur l'échéance novembre 2010, il y avait prés de 9000 calls prix d'exercice 160 euros et 142 000 options (calls ou put) si on considère tous les prix d'exercice options. A chaque hausse de 1 euro, il fallait acheter prés de 1400 lots de blé juste sur l'échéance novembre 2010 pour couvrir toutes les options.

Le marché physique est plus cher que le marché à terme, en dépit de ces liquidations de positions. Qu'est ce que cela signifie ?
C'est la preuve d'une forte exportation pour remplacer l'origine russe. Dans le monde, seules les origines US et françaises sont actuellement disponibles pour être chargées.
Il y a eu tellement de besoin d'exportation physique, que celui-ci vaut 10 euros plus cher sur le marché de Rouen aujourd'hui par rapport à Euronext. La situation est identique dans tous les ports français. Sur le marché à terme, l'échéance novembre vaut plus cher que les échéances plus éloignées, nouvelle preuve d'une demande immédiate.
On peut penser qu'il y a une certaine rétention de la part des agriculteurs qui n'ont pas encore vendu et qui voient le marché monter tous les jours.
Si cette structure de prix dure, un risque de pénurie pourrait se matérialiser. Mais il est trop tôt pour le dire.

Portez-vous un regard inquiétant sur la situation ?
Le marché des matières premières agricoles est devenu par nature volatil en raison des différentes vagues de libéralisation à travers le monde.
Il y a également un comportement des opérateurs plus mâture. La réactivité est beaucoup plus courte par rapport à la diffusion de l'information. Ce qui s'est passé avec la Russie en est l'exemple flagrant. Quelques minutes après l'annonce de Vladimir Poutine, le marché gagnait 25€/T.

Il y a une part de surchauffe dans ces mouvements. La situation n'a rien à voir avec 2007. Nous n'avons pas d'émeute de la faim. Nous ne pensons pas qu'on en arrivera là.

Les prix des matières premières agricoles ont vocation à demeurer élevés. Quelles principales répercussions percevez-vous ?
Un rapprochement de plus en plus étroit entre le métier d'agriculteur et celui de financier. Nous avons eu une disparité très forte entre les producteurs, entre ceux qui ont vendu à 100 euros et d'autres à 200 euros. Cela créé un grand écart de compétitivité.
Ensuite, les industries agroalimentaires qui n'ont pas pris en compte ce qui s'est passé en 2007-2008 vont devoir faire un important travail de réflexion sur la gestion du risque dans leurs entreprises, tout ce qui est protection de l'achat et fixation des marges.
Coté ménages, si la baguette de pain ne devrait pas être affectée, ce sera moins le cas de la viande, particulièrement du poulet. Le poulet consomme beaucoup de céréales et de tourtaux. Le cycle de production est court. Les répercussions de prix sont rapides.

Quelles seraient vos recommandations en termes d'investissement ?
Je conseillerais aux investisseurs d'entrer sur des opérations d'arbitrage et de spreads plutôt que sur des opérations spéculatives directes sur les marchés. Autrement dit, essayer de jouer les écarts entre les marchés, entre le blé et le maïs, le marché américain et le marché européen. Ces optimisations de positions sont sujettes à moins de risque et peuvent permettre de dégager des résultats intéressants.

Jouer sur la hausse des marchés me parait dangereux. L'investisseur qui le fait doit vraiment mesurer les risques sous-jacents. A ce moment là c'est le courtermisme et la gestion active qui doivent primer.

Propos recueillis par Imen Hazgui

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Prix du Lait

26 Août 2010 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

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En dessous de 150 €, il est clair que les producteurs perdent de l'argent.

12 Août 2010 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

Une moisson de hausses

Consommation

La flambée du prix du blé renvoie à 2007 et 2008, deux années où les cours avaient été multipliés par deux./Photo DDM
La flambée du prix du blé renvoie à 2007 et 2008, deux années où les cours avaient été multipliés par deux./Photo DDM
La flambée du prix du blé renvoie à 2007 et 2008, deux années où les cours avaient été multipliés par deux./Photo DDM

La flambée du prix du blé, liée pour beaucoup à la mainmise des fonds spéculatifs, commence à inquiéter les éleveurs confrontés à la hausse du prix de l'alimentation animale. Mais les consommateurs appréhendent aussi les prochaines hausses sur les produits basiques.

« S'il n'y avait cette sécheresse en Russie, on ne parlerait pas des cours du blé. Rien ne justifie cette tension sur les céréales en 2010 puisqu'on bénéficie d'une situation de stock relativement importante en France et dans le monde… »

Patrice Auguste, un des responsables de la puissante Association générale des producteurs de blé (AGPP) ne comprend pas cette brusque envolée des prix. « Cette année, on en est à 195 millions de tonnes en stock de blé. Même si la production russe passe de 62 à 50 millions, rien ne peut justifier cette hausse des prix. »

En attendant, avec des variations de prix sur une journée de plusieurs dizaines d'euros, la volatilité du prix des céréales connaît des amplitudes folles, ce que déplorent les producteurs. L'an passé, on avait atteint des niveaux catastrophiques à 110 € la tonne. Heureusement, ces derniers mois ont vu le retour à des prix rémunérateurs. En dessous de 150 €, il est clair que les producteurs perdent de l'argent.

Les difficultés pourraient bien s'amplifier ces prochains jours avec les inévitables répercussions de cette flambée des prix sur quelques produits basiques de notre alimentation. La Russie a annoncé un embargo à partir de 15 août s'appliquant à des contrats déjà signés avec, de fait, le risque de livraisons non assurées. Hier, à son tour, le ministre ukrainien de l'Agriculture a annoncé qu'il proposerait l'instauration de quotas à l'exportation.

En attendant, on voit s'envoler les prix des produits destinés à l'alimentation animale. Cette crise, l'énième pour les agriculteurs, surgit sans prévenir avec déjà des répercussions au quotidien pour les éleveurs.

Dans l'Aveyron par exemple, on estime entre 50 et 100 € le coût de production en plus par tête de bovin.

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Prix des céréales, ça chauffe - Pas un jour sans une nouvelle hausse.

15 Juillet 2010 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

Prix des céréales, ça chauffe - Pas un jour sans une nouvelle hausse.

( Publié le 15/07/2010 à : 18H 03 min )
 

Le blé vient de prendre de 15 juillet plus de 10€/T sur le marché à terme soit 176.25€/T  à 17h30 pour novembre 2010 contre 166.50 euros la veille (cours de compensation). Le blé tendre à Rouen est côté 158 euros ce même jour et confirme ses gains évoqués dans le bulletin mensuel de FranceAgriMer du 13 juillet dernier : « Les prix sont nettement repartis à la hausse depuis la fin juin, compte-tenu du contexte climatique qui entretient les craintes sur le niveau de la récolte en Europe ou dans d’autres régions du monde. En deux semaines, le blé tendre français a gagné 35 €/tonne… le 8 juillet dernier, les qualités meunières s’affichaient à 159 €/t rendu Rouen. Maïs et orge suivent les mêmes tendances. »

 

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"le paysan doit investir 7 euros pour en produire 2".

12 Juillet 2010 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

http://www.ruralinfos.org/spip.php?article2737

 

y a du vrais dans cet article

jr

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100.000 hectares en 2012

6 Juillet 2010 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

Beigbeder, hussard à la conquête de l’Ukraine

Avant d’investir en Amérique du Sud, Charles, frère aîné du romancier, Frédéric, veut doubler à 100.000 hectares en 2012 la taille de son empire dans l’ex-république soviétique. 

Avec ses faux airs de Largo Winch, on s’imaginerait Charles Beigbeder visitant ses kolkhozes ukrainiens en hélico, n’y passant que quelques minutes avant de repartir pour une destination secrète. Perdu! C’est en minibus qu’il se rend, avec son équipe, dans la ferme de 8000 hectares de Gloukhov, à 350 km de Kiev, écoutant, questionnant, prenant le temps de prendre en photo les champs de blé avec son portable.

Pourtant, comme le héros de bandes dessinées, Charles Beigbeder conduit ses affaires au pas de charge, hussard à la conquête de l’Ukraine. «Son regard extérieur lui permet d’entreprendre des choses impossibles à nos yeux. Il fonce sans arrière-pensées. Croître de 45.300 hectares en trois ans en Ukraine, avec une petite équipe, pour nous, c’était inimaginable!», explique son homme de terrain, Charles Vilgrain, jeune président du directoire d’AgroGénération qui loue désormais les terres de six kolkhozes en Ukraine. Charles Beigbeder en est, avec son associé Alain Mallart, actionnaire de référence. Ils misent sur la hausse nécessaire de 70% de la production agricole prévue par la FAO, pour nourrir la population mondiale d’ici à 2050.

Rien n’est trop beau pour conquérir le grenier à blé de l’Europe sous-exploité: dans la cour du kolkhoze de Gloukhov un énorme Case-IH Steiger articulé, huit roues, 535 chevaux, illustre la démesure de l’exploitation de 8000 hectares. Avec son réservoir de 1000 litres, il peut tourner inlassablement en «trois-huit» pendant les moissons. «L’effet de taille est l’une des clés du succès, assure Alexandre Joseph, directeur financier d’AgroGénération. Le parc motorisé est en moyenne quatre fois plus important qu’en France, mais la superficie 100 fois supérieure.»

Ces fermes n’ont pas été choisies au hasard. L’hygrométrie optimale coïncide avec les très fertiles terres noires, le tchernoziom, dont la couche d’humus est si épaisse qu’elle dispense des coûteuses installations d’irrigation. À Gloukhov, pas de profonds sillons: des disques griffent la terre. Cette méthode plus douce pour l’écosystème est également bonne pour les comptes : «Les économies de carburants et de produits phytosanitaires réalisées permettent une amélioration de 30 à 50% de la marge», assure Alexandre Joseph. «L’optimum est à 53 quintaux équivalent blé à l’hectare», précise Charles Beigbeder. Aujourd’hui, les exploitations sont proches de 43 quintaux, soit près de l’équilibre financier.

 

Pas d’impôts sur les sociétés agricoles

 

Depuis le début de l’aventure, l’ensemble des activités a nécessité un investissement total de 30 millions d’euros (Silo, matériels…). Les analystes espèrent un bénéfice pour le quatrième exercice, en 2011. Pour l’exercice en cours le groupe ne devrait pas être si loin de l’équilibre. Particularité locale: en Ukraine pas d’impôts sur les sociétés agricoles, ni de TVA. Pour s’implanter, AgroGénération s’est appuyé sur l’expérience du groupe agri-industriel français Champagne Céréales auquel il vend désormais sa production d’orge.

Les risques sont réels: quatre gardes protègent matériel et récoltes. Les GPS servent non seulement à optimiser l’utilisation des engrais, mais aussi à suivre le matériel à la trace. Pour fidéliser ses 350 salariés, AgroGénération offre les plus hauts salaires de la région (250 à 500 euros), alors que le salaire agricole moyen est de 180 euros.

L’entreprise soigne ses relations avec les 2800 bailleurs des parcelles exploitées. Presque tous sont payés en nature avec des céréales (750 kg) qui leur permettront de nourrir ensuite les animaux. Mais déjà Charles Beigbeder rêve d’autres horizons. «L’implantation en Amérique du Sud avec le décalage de saison permettra de lisser la trésorerie et de mutualiser les risques», explique le créateur d’entreprise qui s’est fixé pour objectif : 100.000 hectares en 2012 en Ukraine.

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"La FNSEA au bord de l'ébullition"

5 Juillet 2010 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

Prix de l'information sociale à une enquête sur le syndicalisme agricole
L’article du Prix 2010

La FNSEA au bord de l’ébullition

La grève du lait et ses torrents blancs déversés dans les champs a déclenché la guerre entre l’Association des producteurs de lait indépendants et la FNSEA. Accusée de se faire du beurre sur le dos des producteurs, la Fédération perd des adhérents et traverse une crise de représentativité. Enquête sur une lutte ouverte entre une simple association et le principal syndicat agricole français.

Les cheveux longs blonds, la barbe mal taillée, des petites lunettes rondes sur le nez, une langue bien pendue et le sens de la formule ponctuée d’un fort accent du Sud. Pascal Massol, à la tête de l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli), est en quelque sorte l’opposé du président de la FNSEA. Le leader charismatique de l’Apli, producteur de lait dans l’Aveyron, ne s’embarrasse pas du protocole. Il monte à la capitale vêtu comme dans son exploitation, contrairement à Jean-Michel Lemétayer, plus souvent en costard cravate à Paris qu’en bottes, dans sa ferme bretonne.
Créée en décembre 2008, l’Apli compte aujourd’hui près de 8000 adhérents. Même si un producteur de lait sur dix en France en fait partie, l’association est exclue de la table des négociations officielle, où seuls les syndicats représentatifs siègent. Mais depuis que l’Apli a déclenché la grève du lait, Pascal Massol est régulièrement reçu par le cabinet du ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, ou à la Commission européenne. Un lobbying qui l’oblige à faire le voyage jusqu’à Paris ou Bruxelles « au moins une fois par semaine. »
Cette fois, s’il est monté à Paris, c’est pour retrouver les leaders régionaux de l’Apli. À deux semaines du salon de l’Agriculture, les militants peaufinent leur plan pour perturber la fête de l’agriculture annuelle. Leur QG improvisé, un hôtel, près de la gare de l’Est. À l’issue de la réunion, une date est choisie : le lundi 1er mars. Ce jour-là, le salon ne se résumera pas à des visites de politiques, des tapes sur le derrière des vaches et des dégustations.

Jean-Michel Lemétayer séquestré

Au salon, tous les syndicats agricoles ont leur stand, l’Apli, non. Mais comme lors des négociations avec le ministère, elle n’est jamais bien loin. Le jour J arrive : l’association réussit à rassembler près de 2000 agriculteurs pour former une marche funèbre. La troupe suit un cercueil, symbole des producteurs de lait. Elle siffle abondamment la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) en passant devant son emplacement.
En tête du cortège, Sophie Poux. L’agricultrice a connu son heure de gloire lors de l’émission « Paroles de Français », sur TF1, le 25 janvier dernier. Celle qui avait alerté Nicolas Sarkozy sur la détresse des producteurs de lait est en fait la porte-parole de l’Apli du Tarn-et-Garonne. Elle produit à perte et est « obligée d’emprunter pour pouvoir vivre » depuis qu’en juin 2009, le gouvernement et la FNSEA ont fixé un prix du lait acheté au producteur à 0,27 €, quand il lui coûte 0,30 € à produire.
Pour une fois, la manifestation de l’Apli n’a pas eu le retentissement médiatique espéré. La marche funèbre est éclipsée par la tempête Xynthia, qui s’est abattue sur la Vendée la veille. Mais dans le milieu agricole, le rassemblement de cette masse de producteurs de lait fait bouillir les proches de Jean-Michel Lemétayer, agacés par les actions à répétition de Pascal Massol. Entre ces deux-là, les relations sont détestables, depuis que des agriculteurs de l’Apli ont séquestré le président de la FNSEA lors de l’ouverture du salon agricole rennais, en pleine grève du lait, le 15 septembre 2009. Ce même jour, plusieurs agriculteurs avaient brûlé leur carte de la FNSEA, face à son refus de soutenir le mouvement.

L’Apli accuse

  Dans les coulisses des négociations, à la télévision, au salon de l’Agriculture… L’Apli est partout, et elle dérange. Alors que la FNSEA dénonce les grandes surfaces qui asphyxieraient les producteurs avec leurs marges surréalistes, l’Apli, elle, charge les transformateurs. Ce sont des industriels privés ou des coopératives d’agriculteurs, comme Entremont ou Sodiaal, qui s’occupent de mettre le lait en brique en usine, d’en faire du beurre ou des yaourts. Pour dénoncer l’abus des transformateurs, l’Apli s’appuie sur les chiffres du ministère de l’Agriculture : depuis 2005, la marge du distributeur a baissé, alors que celle du transformateur est montée en flèche. En 2009, sur une brique de lait, la grande distribution touchait 18 % du prix payé par le consommateur, le producteur même pas un tiers, et le transformateur, près de la moitié.

« Sur le beurre, les transformateurs se gardent plus de la moitié de la marge et sur les yaourts, 40%. C’est inacceptable, s’énerve Pascal Massol. Personne ne s’est jamais occupé des transformateurs, parce que parmi eux, il y a les industriels privés, mais aussi des coopératives laitières. Comme elles font partie de la Fédération Nationale des Coopératives Laitières (FNCL), antenne de la FNSEA, il n’y a aucune séparation des pouvoirs, et on laisse faire. » De quoi dégoûter nombre de producteurs de la Fédération, en cette période de vaches maigres. Depuis la grève du lait, la FNSEA perd des adhérents. Pas question de l’ébruiter, alors au niveau national, on tait les chiffres. Même réflexe à l’échelle locale, sauf dans deux Fédérations Départementales des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) de Bretagne, première région productrice de lait en France.
« Sur 1400 producteurs de lait adhérents, 200 ont jeté leur production, contre l’avis du syndicat. On en a viré deux parce qu’ils utilisaient leur bannière de la FNSEA pour aller renforcer l’Apli pendant la grève du lait, admet Michel Denon, directeur de la FDSEA du Morbihan. En tout, une quinzaine de producteurs morbihannais nous ont quittés pour l’Apli. » Dans le Finistère, la baisse du nombre d’adhérents en 2010 s’élève à 6 %. « La grève du lait a joué, annonce Anne-Sophie Herry, de la FDSEA. Des producteurs de lait ont refusé de verser leur cotisation, de 350 € par an en moyenne. Ils disent vouloir nous sanctionner, mais ils adhèreront à nouveau l’an prochain. Ils n’auront pas le choix, s’ils ont besoin d’aide juridique, par exemple. »
C’est justement ces « services » rendus par la FNSEA, qui avaient poussé Francis Prigent, producteur de lait dans les Côtes-d’Armor, à adhérer en 2008 : « La FNSEA est bien implantée au niveau des commissions d’installations. Mon fils s’est établi en 2004 et ça n’a pas été facile, parce qu’il n’était pas adhérent. Quand on n’est pas avec eux, on est contre eux. » Pendant la grève du lait, Francis Prigent s’est senti abandonné par la FNSEA, et a fini par quitter la Fédération pour l’Apli.
Jacques Foulier, 38 ans, a également « rendu le tablier » cette année. Ce producteur de lait était pourtant président cantonal de la FDSEA de Massiac, dans le Cantal : « La Fédération nous a laissé crever à petit feu… Je préfère mourir debout avec l’Apli. La semaine dernière, un producteur de mon département s’est pendu. C’est la misère qui pousse à bout. » La sœur de Jacques Foulier, Christiane Lambert, elle, est toujours vice-présidente de la FNSEA… De quoi animer les repas de famille.

Pascal Massol ovationné

Pour ces déçus de la Fédération, seule l’Apli a les épaules pour porter leurs revendications. Reste qu’une simple association n’a pas le bras aussi long que les syndicats, implantés dans le paysage agricole depuis des lustres. Reste aussi que la représentativité, voire la légitimité, d’une association à défendre les droits de travailleurs n’est pas si évidente. Pascal Massol n’y voit aucun problème : « La presse, les renseignements généraux, le ministère… Tout le monde nous a appelés pour savoir quelles actions on avait prévues à Paris pour le salon. Après on nous dit que nous ne sommes pas représentatifs. Il faudrait savoir ! A partir du moment où on pèse sur le terrain, on écoute nos revendications, c’est ça qui compte. »

 Entre association et syndicat, la limite reste floue. Pour preuve, le lapsus de la vice-présidente de la FNSEA elle-même, Christiane Lambert. « Le syndicat, euh… l’association des producteurs de lait indépendants a seulement pour but de déstabiliser la Fédération, se plaint-elle, la diction tremblante, le ton irrité, dès que le thème de la crise du lait est abordé. L’Apli dit qu’elle n’est pas un syndicat, mais elle est totalement affiliée à la Coordination rurale (CR). Pascal Massol était numéro cinq sur la liste de ce syndicat aux dernières élections de chambre, en 2007. » Le leader de l’Apli se justifie : « Je n’ai jamais adhéré à un syndicat. Si je me suis mis sur la liste de la CR, c’était simplement pour faire un contrepoids à la FNSEA. L’Apli ne deviendra pas un syndicat. La priorité, c’est de défendre une production, pas un appareil. »
Pourtant, impossible de nier la proximité entre l’Apli et la Coordination rurale. Lors du dernier congrès annuel de la CR, en décembre dernier, Pascal Massol est ovationné. « La star de la soirée, c’était lui, reconnaît Jean Jacquez, animateur de la CR. L’Apli a réussi à contourner le système de négociation entre syndicat et ministère. Il n’empêche qu’aux prochaines élections de chambre, il faudra bien que les partisans de l’Apli se rabattent sur un syndicat. Nous avons de grandes chances de gagner en représentativité. »
La Coordination rurale et l’Apli font partie du même mouvement, l’European Milk Board, qui a appelé à la grève du lait à l’échelle européenne. L’Apli a su s’adapter à l’Europe quand le syndicalisme agricole français est resté coincé à l’échelon national. C’est pourtant au niveau européen que sont prises les décisions. D’ailleurs, le 26 mars, la Commission européenne a prévu des mesures pour le secteur laitier, qui seront présentées en juin. Pascal Massol a participé au débat de la commission et il estime que cela « ne réglera rien. Les producteurs devront signer directement des accords avec les transformateurs industriels. On n’a déjà pas les moyens de vivre, alors comment pourrait-on se payer un avocat d’affaire ? Le rapport de force est déséquilibré. Si ces mesures sont adoptées en juin, il va y avoir le feu dans les campagnes comme il n’y a jamais eu. »

Rozenn Le Saint
(CELSA)

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Eric de La Chesnais blog: LA PLUME DANS LES CHAMPS

28 Juin 2010 , Rédigé par jr Publié dans #actualité agricole

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Né le 29 09 1966, journaliste au Figaro depuis près de dix ans où il a suivi différents secteurs économiques clefs comme celui de la santé, de l'énergie, des transports et du tourisme sans oublier le service postal.
En clair des activités cruciales pour l'aménagement du territoire.

Depuis le 1er septembre 2008 il suit la rubrique Agriculture, une actiivité qu'il connait bien puisqu'il la pratique dans une ferme de l'Ouest après avoir été diplômé de l'Ecole Supérieure d'Agriculture d'Angers (ESA).


A propos de ce blog
L'agriculture et l'alimentation font partie intégrantes de la société française. Il n'y a qu'à voir le succès rencontré tous les ans par le salon de la Porte de Versailles à Paris où veaux, vaches, cochons font le bonheur de tous les visiteurs. C'est aussi un trait d'union nécessaire entre les citadins et les ruraux qui souvent se méconnaissent alors qu'ils ont pourtant besoin l'un de l'autre.

Dans un environnement complexe où les sigles fleurissent plus vite que les coquelicots dans un champ de blé, qui connait par exemple la signification de DPU, PMPOA2, UTH ou UGB, excepté les initiés? Et encore. Aussi, je vous propose d'apporter un éclairage à travers ce blog intitulé « La plume dans les champs » et compte susciter le débat pour l'enrichir avec vos réactions. C'est aussi votre blog alors au travail.

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