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Un éleveur d'Hanvoile (Oise) témoigne

14 Juin 2010 , Rédigé par jr Publié dans #Actua Lait

Lundi 12 Avril 2010

PICARDIE Les laitiers ne veulent pas d'aides
Marie-Claire et Philippe Beeuwsaert sont déterminés à défendre leur métier et l'exploitation qu'ils veulent pouvoir transmettre à leur fils Damien.

Marie-Claire et Philippe Beeuwsaert sont déterminés à défendre leur métier et l'exploitation qu'ils veulent pouvoir transmettre à leur fils Damien.

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Les producteurs laitiers indépendants de la Somme, l'Oise et la Seine-Maritime se regroupent. Un éleveur d'Hanvoile (Oise) témoigne. Il veut simplement vivre de son travail.

Philippe Beeuwsaert, qui exploite à Hanvoile une ferme de 154 hectares, tire 80 % de son revenu des 500 000 litres de lait produits chaque année par ses 50 vaches laitières.

« Mais nous produisons à perte, avec un prix de vente de 280 euros les 1 000 litres pour un coût de production de 320 euros », explique-t-il. Membre de la Confédération paysanne depuis 94, il a découvert l'APLI, dont il entendait parler depuis plusieurs mois, à la faveur d'une réunion organisée début mars en Seine-Maritime. Il y rencontre un gros producteur de l'Eure, Hubert Mercier : « Enfin des gens qui n'utilisaient pas de langue de bois, mais osaient mettre des mots sur notre réalité quotidienne qui a conduit au suicide 800 agriculteurs français en 2009 », confirme son épouse, Marie-Claire.

Avec Hubert Mercier et des collègues producteurs des départements limitrophes, le couple organise fin mars une réunion à Formerie (Oise), animée par le président-fondateur de l'APLI nationale, Pascal Massol, à laquelle assistent plus de 600 personnes, dont des représentants de près de 200 exploitations de l'Oise.

Grève du lait

« Si ça continue comme ça, dans dix ans, les trois-quarts des producteurs laitiers auront disparu », estime Pascal Massol.

Pour Philippe et Marie-Claire Beeuwsaert, de toute façon, il faut que ça bouge : « Nous avons repris une exploitation en grande difficulté que nous avons réussi à redresser ; nous avons payé notre mise aux normes pendant dix ans, mais aujourd'hui nous sommes obligés d'arrêter tous nos projets, de remplacement de matériel vétuste ou d'embauche de notre fils, par manque de moyens. Alors que les aides européennes sont appelées à disparaître en 2013, aujourd'hui environ 35 euros les 1 000 litres, nous ne demandons pas des aides, mais des prix de vente corrects qui nous permettent de vivre de notre travail », martèlent-ils.

Depuis la réunion fin mars, les demandes d'adhésion affluent et représentent déjà plus de 40 millions de litres de lait : « Le nombre et l'union sont notre seule force », clame l'APLI.

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