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Entretien avec Gérard You. Économiste à l'Institut de l'élevage, spécialiste des questions laitières

29 Mai 2009 , Rédigé par jr Publié dans #Actua Lait

Agriculture
vendredi 29 mai 2009
L'Ouest mieux armé pour résister à la crise du lait
Entretien avec Gérard You. Économiste à l'Institut de l'élevage, spécialiste des questions laitières.

Chute brutale : Le prix moyen du lait standard payé aux éleveurs en 2008 s'est élevé à 337 €/mille litres. Compte tenu du prix moyen payé en avril, on pourrait avoir un prix du lait moyen en 2009, autour de 270 à 280 € les mille litres. Cela ramènerait le prix du lait au niveau de ce qu'il était en 2006.

La France au frein. à l'issue de la campagne laitière 2008-2009, la France a réduit sa collecte malgré un quota national accru de 2,5 %. Elle termine la campagne avec une sous-réalisation record supérieure à 1 milliard de litres de lait. Ce qui correspond à 5 % de son droit à produire. Dans l'Union européenne, deux pays, les Pays-Bas et le Danemark ont totalement réalisé leur quota sur la dernière campagne. L'Italie qui demeure en excédent structurel n'a pas accru sa production en 2008.

L'Ouest mieux armé. Des éleveurs diversifiés dans les régions intermédiaires et dans les zones de montagne peuvent choisir d'arrêter : la motivation par le prix est un élément très important dans l'esprit des éleveurs laitiers. La résistance peut être plus importante dans le Grand Ouest, où les conditions climatiques sont favorables à la production fourragère. Les systèmes utilisant finement les ressources de l'exploitation, notamment l'herbe, peuvent faire le dos rond. Les systèmes économes et autonomes n'ont plus de marge et leur rémunération va être amputée.

Des concurrents redoutables. Le modèle danois n'est pas envisageable, ni transposable en France. Il repose sur une articulation voire une intégration forte entre éleveurs très modernisés, mais aussi très endettés, et une entreprise coopérative qui a le monopole de la transformation. Ce système est soutenu par le secteur bancaire.

La volatilité des prix. Ellepeut être gérée par contractualisation avec l'usine qui collecte ou avec l'interprofession. Mais les Français doivent garder en permanence un oeil sur leurs concurrents européens. Dans l'Europe à 27, la France ne pèse plus que 16 à 17 % de la production de lait.

Remontée possible des prix. Dans un premier temps, la chute des prix du lait dans tous les grands bassins va ralentir la croissance de la production mondiale à commencer par celle de l'Europe. De leur côté, les États-Unis, vont connaître un arrêt de croissance et pourquoi pas une contraction. Les prix y sont retombés au niveau des prix euopéens. Une offre mondiale moins dynamique, parallèlement à une reprise de la demande avec des prix des produits laitiers raisonnables, devrait entraîner un redressement des cours du prix du lait au premier semestre 2010.

François LEMARCHAND.
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